(Suite.)
Ces 240 sacs devaient être livrés par notre agent à l’Administration
à Madagascar, mais le Gouvernement ayant arrêté ses achats dans l’île, l’administration
locale de Madagascar a autorisé notre agent à charger ces 240 sacs pour
Marseille.
À l’arrivée de ma marchandise, nous l’avons offerte au
consortium de l’huilerie française, qui nous a répondu que l’aéronautique
militaire seule est chargée de l’achat des graines de ricin.
Nous avons alors offert nos 15 600 kilos à l’aéronautique
militaire de notre ville à notre prix de revient. Le Service de l’aéronautique
militaire nous répond que l’importation des graines de ricin n’étant pas
permise, nos 240 sacs seraient confisqués d’après la loi et placés sous
embargo jusqu’à décision à intervenir.
Nous vous remettons, inclus, copie de la correspondance que
nous avons échangée avec le consortium de l’huilerie française et l’aéronautique
militaire à Marseille, ainsi que copie de la lettre que nous adressons, aujourd’hui,
à la direction de l’aéronautique militaire, à Paris.
Ainsi que nous le disons dans notre lettre, nous ne pouvons
admettre l’idée que l’aéronautique militaire ait pu donner des instructions
pour faire mettre l’embargo sur des marchandises dont elle n’a pas besoin.
Si ces graines de ricin sont utiles au Service de l’aéronautique
militaire, nous sommes tout prêts à leur céder à notre prix de revient, ainsi
que nous le leur avons écrit mais, dans ce cas, il faut que l’aéronautique
militaire prenne livraison de la marchandise et nous en effectue le paiement. Si,
par contre, l’aéronautique n’a pas besoin de ces ricins, nous devons insister
pour en obtenir la libre disposition.
Nous ne pouvons, en effet, admettre que l’État, qui a le contrôle
des frets, autorise à Madagascar l’embarquement d’une marchandise à destination
de France et qu’à son arrivée à Marseille la marchandise soit mise sous embargo,
alors que d’une part l’administration intéressée déclare n’en avoir pas besoin,
et que, d’autre part, elle nous refuse en même temps de disposer par ailleurs
de cette marchandise.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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