(Suite.)
Étant donné les difficultés qu’éprouvent actuellement les
négociants de nos colonies à écouter en France les graines oléagineuses
provenant de ces pays, nous nous permettons d’appeler votre bienveillante
attention sur cette question.
Il n’est point nécessaire que nous insistions pour redire
quel est l’effet déplorable que produit dans nos colonies l’impossibilité d’écouler
en France les denrées qui n’ont été produites, comme c’est le cas pour les
graines de ricin, qu’à la suite d’une pression très vive exercée par votre
administration.
Les difficultés éprouvées par la Compagnie marseillaise de
Madagascar sont générales et nous vous signalons également dans ce sens l’impossibilité
où se trouve l’Administration du Gabon d’écouter les faibles quantités de
graines de ricin que les indigènes ont produit sur sa demande.
L’Administration a pris incontestablement des engagements
vis-à-vis des producteurs coloniaux lorsqu’elle leur a demandé de faire les
plus grands efforts pour s’adonner à la culture des graines de ricin qui
étaient nécessaires pour le service de la guerre et ces engagements
correspondent certainement à une obligation d’acheter. À plus forte raison, il
est inadmissible que nos importateurs se voient dépouillés de leurs
marchandises sous la forme de la saisie, alors qu’ils n’ont fait que se
conformer aux instructions qui leur ont été données par votre Administration.
Nous vous remercions par avance, Monsieur le Ministre, des
instructions que vous voudrez bien donner pour remédier à cette situation
fâcheuse et nous vous prions d’agréer l’expression de notre haute considération.
Le Président, F. Bohn.
Marseille, le 22 février 1919.
La Compagnie marseillaise de Madagascar à M. le Président
de l’Institut colonial de Marseille.
Nous avons l’avantage de vous informer que par le vapeur Crimée, venant de Madagascar, nous avons
reçu :
CMF 301/540, 240 sacs graines de ricin pesant 15 600 kilos.
Ces graines de ricin ont été achetées par notre agent de
Madagascar en vue de contribuer à satisfaire les demandes du Gouvernement
français qui avait exprimé le désir de recevoir des graines de ricin en
quantités aussi importantes que possible pour les besoins de la guerre.
(À
suivre.)
Le Courrier colonial
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