Une personne que les hasards de la Guerre ont renvoyée à
Madagascar après une absence de vingt ans s’étonnait dernièrement de ne plus
trouver, sur la Côte-Est, les industries qu’il y avait connues à la conquête.
En effet, des usines à sucre étaient établies dans le pays et fonctionnaient.
Des distilleries étaient le corollaire de ces usines. Aujourd’hui ces
industries n’existent plus. Pourquoi ? Parce que le fisc a passé par là.
Le sucre indigène est frappé d’un droit de 35 francs
les 100 kilogs. Ce droit fut appliqué pour la Colonie quand, en France, ce
produit se vendait de 25 à 35 francs les 100 kilogs. Pour le rhum,
les droits énormes de consommation qu’il faut payer avant toute vente
immobilisent les capitaux. Sous pareille pression, sucreries et distilleries ne
pouvaient exister et, de fait, elles ont disparu.
Des compatriotes étaient venus dans ce pays créer
l’industrie du tabac. Sitôt que celle-ci montra quelque velléité d’extension,
des droits énormes furent appliqués. À Tamatave, tout le monde a présent à la
mémoire ce qui arriva à deux de nos concitoyens, MM. P… et B…, qui après
d’importants déboursés pour s’établir s’en allèrent victimes du fisc, l’un
mourir de chagrin dans la brousse, l’autre découragé, malade dans son pays.
Tous ces mécomptes viennent de ce que les arrêtés, les
règlements sont pris sans avoir été étudiés à l’avance.
Ces arrêtés et règlements sont appliqués sans qu’une étude
approfondie ait présidé à leur contexture.
Espérons que M. Schrameck, qui est un homme d’un grand
caractère, d’une haute intelligence et fermement résolu à mettre toutes ces
qualités au service de la Colonie pour lui procurer la plus grande prospérité
possible, fera tous ses efforts pour faire rapporter arrêtés et règlements et
rendre à la Côte-Est sa prospérité d’antan.
Nouveau
facteur
Tobi Louis, nommé facteur par le Receveur des Postes de
Tamatave en remplacement de Michel, affecté au télégraphe, a prêté serment à
l’audience du 10 courant.
Le Tamatave
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