28 octobre 2014

Il y a 100 ans : De la pudeur S.V.P. (2)

(Suite.)
S’il se fût renseigné à la Douane – ce qui était bien simple –, il se fût évité d’énoncer comme vrai, un fait absolument faux.
De même il serait bien en peine de désigner « les tierces personnes chargées de vendre ces marchandises non consommables, pour le compte de ladite maison. » Qu’il les nomme !
Pour éclairer la question, quelques explications sont nécessaires.
Les internés de l’Îlot Prune ne sont ni des prisonniers de guerre, ni des détenus politiques, ils ne sont internés que par mesure de prudence et de sécurité.
Ils auraient pu quitter Madagascar par l’Oxus ou autre navire qui les aurait déposés en pays neutre.
On ne les a gardés que sur leur demande formelle et à la condition qu’ils pourvoiraient de leurs propres deniers à leur entretien et à leur nourriture. La colonie ne leur doit rien que la sécurité de leurs personnes.
Ils ont donc le droit de recevoir ou de retirer de leurs magasins les marchandises consommables dont ils ont besoin. Ce qu’ils consomment, encore une fois, ce sont eux qui le paient.
L’argent qu’ils possédaient leur a été saisi et déposé en compte courant au C.N.E. d’où ils ne peuvent le retirer qu’à mesure de leurs besoins constatés par le visa de l’Administration.
Les dernières marchandises arrivées, non consommables, ont été mises en dépôt, jusqu’à ce qu’il ait été statué sur leur destination par le gouvernement de Bordeaux, car il y a là une question de droit international à résoudre.
Que les Allemands en Europe se soient mis au ban des nations par leur mépris le plus absolu du droit des gens et par des actes inqualifiables de barbarie, ce n’est pas une raison pour que nous descendions à leur niveau en les imitant.
Alors à qui rime cette sortie en guerre du Journal de Madagascar ?…
Nos lecteurs l’ont deviné. Il fallait trouver un prétexte, n’importe lequel, pour tomber sur M. Picquié.
Sous l’apparence de patriotisme, l’occasion lui a paru propice.
Aussi M. Picquié n’a qu’à bien se tenir, car Déchavanne et Jullien lui notifient « qu’ils attendent avec calme, sachant qu’en France il aura des explications à fournir sur son attitude de ces temps derniers »…
 (À suivre.)

Le Tamatave


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