20 octobre 2014

Il y a 100 ans : Un séjour à Madagascar de 1822 à 1825 (8)

(Suite.)
« Rien là de surprenant d’ailleurs quand on considère la puissante influence qu’ont les prêtres sur l’esprit des gens et le fait que ces croyances sont la source même des revenus des gardiens d’idoles. Le prêtre demande toujours un tribut aux propriétaires des champs qu’il protège[1]. Il exige très souvent qu’un bélier noir soit sacrifié, et qu’on répande son sang sur une pierre spéciale, tandis qu’il se réserve pour lui la chair. »
« Un jour[2], tandis que nous habitions encore tout près de la maison de l’idole, on entendit au loin la grêle arriver… “Ne vous effrayez pas, dit un indigène, la grêle ne peut arriver ici à cause du Dieu”. “Nous n’en croyons rien, dîmes-nous, aussi nous allons nous réfugier en bas car le toit est trop mauvais ; vous pouvez rester ici si vous voulez”. Nous quittâmes la place ; quelques minutes après l’orage fut sur nous, et le pauvre garçon fut tout heureux de venir nous rejoindre. “Eh bien, que pensez-vous de cela, dit M. Jeffreys… Votre Dieu est parti ?” “C’est bien de la grêle, répondit-il, je suppose que l’idole est fâchée de ce que vous soyez ici et dites du mal d’elle”. Et il nous quitta irrité ».
« L’idole[3] est aussi un charme contre le feu. Les indigènes ont l’habitude de suspendre un morceau de bois sacré dans leurs maisons, pour se protéger contre l’incendie ».
Nous citerons enfin un dernier trait tiré du petit livre de Mme Jeffreys, nous permettant d’en abréger sensiblement le récit.
(À suivre.)
G. Mondain.
Bulletin de l’Académie malgache



[1] Actuellement, il en est toujours de même : à deux heures à l’Est d’Ambatomanga vit un de ces gardiens d’idole qui reçoit annuellement une vata de riz de tout chef de famille de la région censée protégée de la grêle, sans compter les cadeaux de volaille ou d’argent. Il reçoit bon an mal an environ 1 200 francs à 1 500 francs en nature ou en espèces. Le riz n’est pas dû si la grêle tombe.
[2] Page 148.
[3] Page 149.


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