Les membres des Corps
constitués de notre province ont été réunis mercredi dernier à la Mairie sur
l’invitation du Gouverneur Général.
M. l’Administrateur
Besson, en remplacement de l’Administrateur-Maire malade et empêché, tint la
présidence ; il lut les télégrammes du Chef de la Colonie relatifs à
l’association secrète fondée par quelques indigènes du centre, intellects
égarés qui sont actuellement pour la plupart sous les verrous. La justice continue
à informer et dans une quinzaine de jours on aura probablement pu démêler tous
les fils de la trame.
M. Baillet, membre
de la Commission Municipale, proposa de voter la confiance à la politique du
gouvernement en demandant une solution rapide
et énergique pour punir les conspirateurs ; il ajouta qu’il faudrait
également descendre un peu les Hovas de leur piédestal parce que vraiment ils
ne se sont pas montrés dignes de la grande confiance qu’on leur avait accordée.
Cette réflexion attira
quelques observations, les Hovas ayant toujours leurs partisans.
Comme châtiment,
M. Besson fait remarquer que, en cas de conspiration, l’article 1er
du code des 305 articles punit de la peine de mort les conspirateurs et
leurs complices.
Cette affaire malheureuse
est le fruit de la politique de nos trois derniers gouverneurs,
MM. Augagneur, Picquié et Garbit qui, trop enthousiastes des Hovas et trop
confiants dans leur loyalisme, n’ont jamais voulu admettre l’éventualité d’une
révolte ou d’une conspiration. C’est pourtant ce qui arrive, hélas ! et
des centaines de nos compatriotes ne doivent qu’au hasard la chance d’avoir
échappé à une mort certaine !
Jusqu’ici, toutes les
autres peuplades de l’île ont été écartées à l’avantage des Hovas qui sont
employés partout, dans tous les services, dans toutes les administrations. Ils
sont persona grata auprès de tous les
chefs.
Que de Français auraient
dû être employés en leur lieu et place dans des postes de confiance, comme les
gares où la vie de centaines de voyageurs est entre leurs mains, dans les
postes, etc.
En cas de révolution, si
les Hovas tiennent tout : gares, postes, télégraphes, automobiles,
administrations publiques, voire même la police et la sûreté, que ne
peuvent-ils faire en un clin d’œil ? Ils sont les maîtres !
(À suivre.)
Charlert.
La Dépêche malgache
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 46 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire