(Suite et fin.)
L’instruction de leur
affaire demandera une quinzaine de jours tout au plus ; ils seront ensuite
déférés au Tribunal du 2e degré de Tananarive, en vertu du code
des 305 articles dont l’article 1er réprime avec la
dernière sévérité les organisations de ce genre.
Quant au loyalisme et au
patriotisme de la population indigène à l’égard de la France, ils restent
absolument intacts sans subir atteinte aucune par les menées de ces criminels.
Même au centre d’Ambalavao, les autorités locales ont dû protéger les inculpés
contre l’indignation de la population qui voulait les lapider.
Ce qui vient de se passer
modifiera sans doute la manière de voir des colonisateurs en chambre, et leur
prouvera que ces prétendus civilisés sont encore loin d’être mûrs pour être
érigés en citoyens français.
Passagers de marque
Samedi soir, par train
spécial, sont arrivés en gare de Tamatave 32 passagers, dont une femme,
que l’autorité supérieure, dans sa tendre sollicitude, a eu l’attention de
faire accompagner par un fort détachement de tirailleurs malgaches. Arrivés à
la tombée de la nuit, nos illustres voyageurs ont dû coucher en gare dans les
wagons mêmes qui les avaient portés, notre bonne ville ne possédant aucun hôtel
digne de les héberger par son confortable et son hygiène.
Le lendemain, dimanche
2 janvier, à la pointe du jour, une locomotive a remorqué jusque sur le
quai d’embarquement les susdits wagons avec leur contenu et de là, une chaloupe
qui les attendait a porté ces nobles passagers à l’îlot Prune.
Ils doivent y attendre le
passage du Gange qui les débarquera à
Diégo-Suarez où ils iront rejoindre leurs congénères austro-boches au palais
que des irrévérencieux appellent, – à tort bien sûr, – prison ou maison
d’arrêt. Là ils pourront, tous en chœur, réfléchir sur les vicissitudes
humaines et la fragilité des projets de conquêtes mondiales, voire même de
Madagascar.
En attendant, à l’îlot
Prune ils sont protégés contre toute mauvaise tentation d’évasion, – les
requins pullulent autour de l’île, – par un détachement de tirailleurs composé
de 18 hommes, deux caporaux, un adjudant et un sergent. Ce dernier,
originaire des pays envahis, a sa famille prisonnière en Allemagne. Les Austro-Boches
seront bien gardés.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 46 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire