Nous lisons dans la Tribune :
Nous avons le plaisir
d’apprendre que le caporal Robert Chot, qui a pris part aux combats des 3, 4 et
5 novembre à l’est de Massiges (cote 199), a été cité à l’ordre du
jour pour l’initiative et l’énergie dont il a fait preuve en cette
circonstance. Il a ensuite passé brillamment les épreuves de l’examen
d’élève-aspirant. Reçu le 3e de son régiment, il a dû quitter le
front pour suivre les cours de l’école préparatoire.
Voici comment le jeune
caporal raconte à ses parents les événements auxquels il a pris part :
« Tout d’abord
laissez-moi vous dire que malgré les dangers que j’ai courus pendant ces
3 journées de combats acharnés, j’en suis heureusement sorti sans une
égratignure et en parfaite santé. Le 3 novembre, alors que nous étions
passés en 1ère ligne depuis 24 heures, nous fûmes attaqués
par la Garde prussienne. Tous les procédés furent employés par les Boches pour
nous anéantir. Ce fut d’abord un arrosage terrible de gaz lacrymogènes et
délétères, couchant ceux de nos malheureux camarades non munis du casque
protecteur ; puis, pour l’attaque proprement dite, un épais nuage de fumée
(il faisait nuit noire à 3 h. ½ après midi) et derrière, en formation
serrée, la horde germanique. Nos ennemis réussirent à s’emparer d’un de nos
petits postes avec ses deux mitrailleuses, mais au prix de quelles
pertes !… La nuit, en rampant, nous avons essayé de reprendre le terrain
perdu. Nous fûmes reçus par des flammes noirâtres, ressemblant à du bitume en
fusion, les Boches nous arrosaient de liquides enflammés qui nous causaient
beaucoup plus d’émotion que de mal ; le lendemain matin à l’aube, nous
ripostâmes selon notre manière franche comme toujours. De nos tranchées, nos
grenadiers envoyèrent gracieusement à nos adversaires de nombreuses grenades
qui, dans les rangs ennemis, firent bonne besogne. Sortant ensuite de nos
tranchées, nous nous élançâmes sur la droite en tirailleurs ; je fus le 2e
à sauter dans leur tranchée ; un sergent qui me suivait fut tué net à mes
côtés, plusieurs hommes eurent son triste sort. »
(À suivre.)
Le Tamatave
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