Sur l’initiative de la
Chambre des Mines et de la Chambre Consultative de Tananarive, les colons ont
adressé, il y a déjà quelque temps, au Département, le câblogramme
suivant :
« Les soussignés groupements
miniers, commerciaux, exploitants et colons de Madagascar vous exposent que
maintenant que Métropole sollicite intensification production grains,
conserves, graphite, or, demandée par Guerre, exploitations vont être arrêtées
par manque numéraire argent, bronze, ouvriers indigènes ne pouvant être payés
par billets. Supplient Ministère envoi à Madagascar monnaie divisionnaire
argent, bronze pour valeur mensuelle correspondant au minimum à valeur poudre
or exportée pour France ; demandent en outre instamment envoi cargos
supplémentaires pour faire face exportations produits nécessaires à besoins
défense nationale. »
Ce câblogramme a été
fortement appuyé par le Gouvernement de la colonie dont il confirme les
instantes démarches.
D’autre part, la Section
de Madagascar de l’Union Coloniale a été chargée, par câblogramme de ses
membres de Tananarive, d’appuyer ces desiderata et d’en poursuivre la
réalisation auprès du ministère des Colonies.
Le câblogramme ci-dessus
ne cherche pas à nier la gravité de la situation ; les plantations, les
placers d’or, les exploitations de graphite sont abandonnés par de nombreux
travailleurs, par suite de la difficulté, surtout à la côte, de leur faire
accepter les paiements en billets de banque.
La Tribune de Madagascar publie à ce sujet une étude sur la roupie et
le change, dont voici l’essentiel :
« Ainsi, il n’y a
plus lieu de le dissimuler : nous souffrons d’une crise croissante de la
monnaie.
« Il n’y a qu’un
remède possible pour éviter d’en être réduits à nous croiser les bras devant
nos richesses inexploitées, c’est que la Métropole nous envoie à nouveau des
piastres.
« Ne serait-ce pas
l’occasion de modifier dans un sens heureux notre système monétaire ? Au
lieu de la piastre française, qui relève de l’étalon d’or, la monnaie française
frapperait à notre usage une monnaie spéciale, relevant de l’étalon d’argent.
Madagascar aurait, frappé à l’effigie de la République Française, un écu
d’argent valant nominalement 5 francs, ou deux roupies, un quatre
shillings, et des pièces divisionnaires du même étalon.
(À suivre.)
Les Annales coloniales
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