(Suite et fin.)
Certes, le temps est passé où le colon était reçu dans la
Grande Île avec l’effusion réservée aux chiens dans un jeu de quilles.
M. Picquié et son successeur, M. Garbit, ont mis un terme à ces
fâcheux errements. Malheureusement, il faut beaucoup plus de temps pour réparer
les conséquences du mal que pour le faire et, après la guerre, il sera beaucoup
plus malaisé qu’avant d’attirer des colons dans un pays où il en serait venu un
bien plus grand nombre si le proconsul n’y avait jamais sévi !
Nous avons demandé un jour qu’on ouvrît toutes larges les
portes de nos colonies à nos compatriotes des régions envahies, dont les terres
ne pourront, de longtemps, être remises en culture. Cette idée n’a pas reçu un
accueil favorable chez les intéressés. Nous n’insisterons pas, ne voulant pas
faire leur fortune malgré eux. Nous n’en conservons pas moins le ferme espoir
que l’aisance acquise par maints de nos compatriotes dans la Grande Île y
attirera peu à peu de nouveaux colons que les capitaux français se décideront,
après la leçon de cette guerre, à prendre le chemin de colonies comme
Madagascar, où ils sont certains de fructifier, qu’enfin l’administration saura
faire comprendre à nos sujets la nécessité de collaborer, par un travail
régulier, au développement du pays.
F. Mury
Le Courrier colonial
Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar
Farine. – Le
vapeur Ispahan a débarqué, pour un
commerçant de notre place, sept balles de farine soit sept cents kilos, ce qui
nous permet d’avoir du pain journellement. Par vapeur Caucase attendu ce jour, le même réceptionnaire doit recevoir la
même quantité de farine.
Heureux habitants de
Sainte-Marie qui peuvent manger du pain à leur faim !…
Lait condensé. –
Par contre, cet aliment indispensable pour les enfants nous fait complètement
défaut. Et dire que, malgré les exemples de Tananarive et de Tamatave, personne
ici n’a encore pris l’initiative de l’élevage des vaches laitières pour les
besoins journaliers des habitants.
Pourtant, ce n’est pas le moyen financier qui manque aux
thésaurisateurs du pays. Avis à qui de droit.
Le Tamatave
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