(Suite et fin.)
Au point de vue où nous nous plaçons, il n’y a pas lieu de
tenir compte des difficultés, momentanées, des transports que rencontrent les
producteurs éloignés. Tout compte fait, et maintenant que la tyrannie des
« conventions » est tombée de fait, il apparaît nettement que la
production mondiale des sucres est bien au-dessous des besoins de la
consommation.
Il en est tellement ainsi que plusieurs journaux annoncent
qu’en Afrique du Sud, de grandes plantations de betteraves vont être
préparées ; tandis que, du côté de l’Insulinde hollandaise, on voit le
gouvernement primer, favoriser les études pour le traitement industriel d’une
nouvelle plante saccharifère, croissant spontanément sous ce climat.
Dès lors, nous sommes fondés à nous demander s’il ne serait
pas logique de songer tout uniment à mettre en culture les vastes territoires
qui, à Madagascar, se prêtent admirablement à la production de la canne à
sucre.
La canne à sucre croît avec facilité dans toutes nos vallées
côtières et de mi-hauteur. Même, sur les hauts plateaux, de tout temps, les
indigènes ont cultivé une variété très saccharifère et qui paraît être indemne
de ces maladies végétales qui sont le gros souci des planteurs des Antilles,
d’Hawaï, de Maurice et le la Réunion.
Il convient de remarquer que l’expérience a conduit les
planteurs des « îles », depuis fort longtemps, à mener l’industrie du
manioc (tapiocas, fécules et cossettes pour la fabrication des alcools) de front
avec celle de la canne à sucre. Il est établi que l’assolement canne-manioc
donna de beaux résultats au point de vue cultural.
Or, nous avons déjà des industries basées sur le manioc en
état florissant. Il suffirait d’y adjoindre celle de la canne à sucre.
La disparition des fameuses conventions tyrannisant les
marchés est la garantie de l’avenir de notre production.
Bien entendu, il appartiendra aux pouvoirs publics d’aider,
de toutes leurs forces, aux premières tentatives de nos planteurs. Il y aura à
régler la question bancaire, celle de la main-d’œuvre, celle de la liberté des
marchés, de telle sorte que, plus jamais, l’avenir industriel des colonies ne
puisse être engagé sans que celles-ci soient au préalable consultées.
Nous reprendrons en détail ces diverses questions.
Un ancien.
Le Tamatave
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