(Suite et fin.)
À Madagascar, il n’existe rien de tel : tout le système
fluvial est du domaine public, navigable ou non. Les chutes d’eau ou rapides
susceptibles de production de force motrice et les rives de tous les cours
d’eau appartiennent donc à l’État qui, pour permettre leur utilisation, n’aura
pas besoin de procéder à des expropriations.
Sans nuire à personne, sans léser des droits acquis, le
gouvernement de Madagascar peut donc établir le statut juridique des
eaux ; il ne suffit pas, en effet, qu’elles fassent partie du domaine
public, il faut tout un système de dispositions légales aussi bien pour
l’industrie que pour l’hydraulique agricole.
Ne laissons pas l’utilisation des eaux passer dans la
pratique courant : on se heurterait alors à des difficultés analogues à
celles qui existent en France. Au lieu d’attendre que des droits sur l’eau
aient pris naissance en la personne de prospecteurs ou spéculateurs, il faut
faire au préalable des lois sur ces droits. À cette condition seulement la
législation des eaux sera simple et logique.
Le Courrier colonial
En souvenir du Général Galliéni
Le 1er juin, jour fixé pour les obsèques
nationales du Général Galliéni, le Gouverneur général, dans le but d’associer
Madagascar au deuil de la France, a reçu à la Résidence, à 10 h. ½,
les membres du Conseil d’administration, les corps constitués, les chefs de
service, les délégations des fonctionnaires européens ainsi que les membres de
la Colonie française et de la Colonie étrangère, et une importante délégation
de notables et de fonctionnaires indigènes.
Devant une affluence considérable, plusieurs discours furent
prononcés ; notamment par le Gouverneur général, par M. Bourdariat,
membre du Conseil d’administration, par M. Smith, consul général de la
Grande-Bretagne, M. Gros, consul du Portugal et vice-consul d’Italie, par
le prince Ramahatra.
Ce fut véritablement le souvenir ému de la Colonie entière à
celui qui lui consacra 9 années de sa vie, à celui auquel, lorsque sa
santé l’obligea à quitter le Ministère de la Guerre, les colons envoyèrent
d’enthousiasme un câblogramme de regret, et qui, malgré ses fatigues et ses
souffrances, répondit par une lettre entièrement écrite de sa main.
Les Annales coloniales
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