(Suite.)
Comme il ne s’agit que
d’inégalités dans la production et que, dans l’ensemble, Madagascar produit
assez de riz pour sa population, il ne paraît pas impossible de remédier à
cette situation.
M. Merlin peut
demander, par exemple, aux chefs de province de le renseigner exactement sur le
rendement de chaque région, de lui indiquer les causes de la raréfaction du riz
qui n’est pas due seulement à une récolte déficitaire.
L’administration
supérieure de la colonie peut se rendre compte ainsi de l’importance et de
l’extension plus ou moins grande prise par les cultures vivrières dans les
régions plus favorisées.
Peut-être conviendrait-il
actuellement d’interdire l’exportation du riz et de ne pas laisser se
reproduire des faits dans le genre de celui-ci :
Dernièrement, un
chargement de riz pris à Majunga pour Bourbon a négligé de s’arrêter dans cette
île et a poussé jusqu’à Maurice où le riz est resté. On comprend que nos
compatriotes de Bourbon n’aient pas été contents.
Les voies ferrées
existantes sont manifestement insuffisantes et il ne sera pas facile, après la
guerre, de leur donner toute l’extension nécessaire. Et puis, le rail ne suffit
pas ; il ne peut pénétrer partout. Pour arriver jusqu’à lui, il faut des
routes que puissent sillonner les charrettes, les camions, les automobiles. Les
courses et les épreuves de sélection qui ont lieu dans les principaux centres
de la colonie, les achats de chevaux effectués à Madagascar par Maurice et par
le Sud-Afrique nous dispensent d’inquiétudes au sujet de ce moyen de
traction ; l’élevage chevalin de la Grande Île est en bonne voie ; il
n’y aurait qu’à l’intensifier. En ce qui concerne les automobiles et les routes
pour les faire circuler, Madagascar est plutôt mal pourvu et il y a beaucoup à
faire dans cet ordre d’idées. On ne peut pourtant pas s’en tenir indéfiniment
au portage, c’est-à-dire aux bourjanes dont les rangs ont été, d’ailleurs,
éclaircis par la mobilisation ; aussi bien, ceux qui sont restés
préfèrent-ils « petraker », c’est-à-dire s’abandonner à un doux
farniente.
Que de fois nos confrères
locaux ont-ils demandé qu’on utilise tous ces bras inoccupés à la construction
des routes les plus nécessaires !
(À
suivre.)
G. Bertrand.
Le Courrier colonial
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