9 novembre 2018

Il y a 100 ans : Le cheptel de Madagascar et de l’Afrique


De Colonie et Marine :
Malgré les interventions multiples de MM. les députés Boussenot et Gasparin, il ne semble pas que l’approvisionnement de la France en viandes de Madagascar et de l’Ouest africain ait reçu un développement sérieux, tout au moins en ce qui concerne la Grande Île africaine. Et cependant, nous possédons dans ces colonies des richesses immenses en gros bétail bien supérieures aux statistiques officielles constatées. La revue Le Froid le constate à nouveau avec des précisions intéressantes.
Au nombre de nos colonies, il en est deux dont la richesse exceptionnelle en gros bétail aurait dû depuis longtemps attirer et fixer l’attention de nos administrations d’État et de nos administrations coloniales : Madagascar et l’Ouest africain. Si leur exploitation méthodique et raisonnée avait été entreprise il y a seulement quelques années, elle eût permis depuis la guerre d’éviter la grande exportation de l’or français vers l’Amérique du Sud pour l’achat de viandes congelées et de conserves.
Le recensement officiel de l’effectif bovin payant l’impôt, en 1914, accuse, pour Madagascar, un chiffre global de 6 800 000 têtes.
Les estimations des hommes les plus qualifiés pour connaître l’exacte vérité affirment que ce chiffre n’est pas inférieur à 8 millions de têtes.
Pour l’Ouest africain, les statistiques, qui étaient très comparables à celles de Madagascar en 1910, doivent aujourd’hui encore donner des chiffres très voisins puisqu’il n’y a pas eu de grandes épidémies depuis 1908.
Or, si l’on veut bien tenir compte de ce fait que la population de Madagascar (3 millions d’habitants) n’a que des besoins restreints en viande abattue (300 000 têtes environ), si l’on bien tenir compte, d’autre part, qu’un troupeau méthodiquement exploité doit pouvoir se renouveler sans difficultés, même dans les conditions les plus primitives, en cinq ou six ans, il en résulte que Madagascar devrait pouvoir fournir au moins un million de têtes de gros bétail chaque année. Mais l’élevage indigène n’a pas été l’objet d’une attention administrative aussi grande que le méritait pareille richesse, les initiatives commerciales ou industrielles n’ont été ni sollicitées, ni encouragées, ni favorisées et, dès lors, cet élevage est resté en état de stagnation.
Le Tamatave


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