Au cours de son voyage, l’examen d’une quinzaine de
troupeaux de moutons a convaincu M. le Gouverneur Général que dans
l’élevage intensif de cet ovidé résidait la solution. Il a été décidé que l’on
allait au plus tôt faire venir des moutons de France et développer à l’extrême
leur reproduction, afin d’obtenir de la laine que les Malgaches pourraient
tisser pour se faire des lambas chauds pour l’hiver.
D’un autre côté, de tous les genres d’exploitation agricole,
c’est l’élevage qui fait courir le moins de risques aux capitaux engagés, exige
le moins d’outillage, le moins de frais généraux, et donne le plus promptement
des utilités. Enfin, les troupeaux améliorent les terres que lesquelles ils
séjournent, les fertilisent par leurs excréments et les préparent ainsi à
recevoir plus tard une culture riche.
Dans les terrains arides ne se prêtant pas à une culture
rémunératrice, c’est l’élevage des ovidés et principalement des moutons que
l’on doit entreprendre, en raison de la grande valeur agricole que présentent
l’exploitation de ces races, valeur qui s’accroît encore par ce fait qu’ils
ont, en raison de leur constitution, la faculté d’utiliser les substances
alimentaires incapables d’entretenir aucun animal des autres genres
domestiques.
Là où les équidés et surtout les bovidés ne trouveraient
point de quoi se nourrir, à cause de l’aridité relative du sol, les moutons
subsistent facilement et donnent du produit.
Nombreuses sont les régions de Madagascar possédant un
climat sec où l’élevage du mouton pourrait très bien réussir.
Ainsi, dans la province de Tuléar, certaines régions
considérées comme désertiques, l’élevage de cet ovidé est très prospère. On en
comptait en 1913 près de 79 000 têtes. Pour améliorer la race,
quelques couples de moutons de race Southdown ont été importés pour tenter des
croisements avec ceux du pays. La tentative a parfaitement réussi ; la
viande est, paraît-il, excellente et très demandée par les frigorifiques de la
région. Leur laine est également utilisée.
Si une impulsion sérieuse est donnée à l’exploitation des
moutons, il n’est pas douteux qu’elle ne devienne une nouvelle source de
richesses pour la Colonie.
C’est d’ailleurs l’élevage qui précède, tant tous les pays
nouveaux, les autres branches de l’exploitation agricole.
Le Tamatave
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