On sait qu’après avoir ravagé l’hémisphère nord pendant qu’il
y faisait froid, la grippe a visité l’hémisphère sud. C’est ce dernier qui a
été le plus éprouvé. On connaît les scènes lamentables qui se sont passées à la
Réunion pendant que la grippe y décimait sans pitié la population. Ceci n’est
rien à côté de ce qui avait lieu en même temps à Rio de Janeiro situé à une latitude
pourtant plus rapprochée de l’équateur que la Réunion. C’est cette ville qui
détient le record comme mortalité. Il y est mort en 1 mois dans la ville
seule 14 000 personnes soit 500 par jour. On jetait les cadavres dans
la rue où ils pourrissaient. La ville s’était tout d’un coup transformée en un vaste
hôpital où il n’y avait que des malades, des mourants et des morts. Un silence
effrayant régnait même dans les grandes artères où il passait de temps en temps
des tramways bondés de cadavres. Il n’y avait plus de pharmacies, d’épiceries
ou de magasins. On ne parvenait même pas à creuser une fosse commune pour y
entasser les morts faute de fossoyeurs.
C’est encore Madagascar un des pays qui ont le moins
souffert de cette épidémie.
Ce sont bien les 3 fléaux réunis qui ont frappé le
monde : la guerre, la peste et la famine.
Les colis
postaux du « Kouang-Si »
Enfin, on se décide à nous apporter les colis postaux que
nous avions commandés il y a 8 mois ou un an. Leur long séjour dans les
magasins postaux leur a permis de subir, d’après leur nature, différentes
transformations. Les matières grasses doivent être plutôt rances ; les
parfums ont eu le temps de prendre l’odeur du goudron ; ceux qui ont
demandé des graines en colis recevront peut-être des plantes dont les plus
précoces porteront des fleurs ; une forte couche de moisissure doit
recouvrir les objets insuffisamment emballés ; enfin on ne sera pas
surpris si on trouve des champignons sur des matières facilement putrescibles.
Ces colis postaux étaient, disait-on tout d’abord, au nombre
de 5 000 ; le soir, la renommée les portait à 50 000 ; ils
avaient peut-être fait des petits : depuis le temps qu’ils sont en dépôt,
ils en ont bien eu le temps.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.
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