Les journaux de la Grande Île nous apprennent qu’une
épidémie de grippe particulièrement grave sévit à Madagascar et à la Réunion.
Au commencement de mai plus de 6 000 décès étaient
constatés à la Réunion.
Des mesures énergiques pour combattre le fléau ont été
immédiatement prises dans les villes contaminées. Les réunions dans les salles
de cinéma et les édifices religieux ainsi que les audiences publiques des
tribunaux ont été supprimées. La fermeture des cercles, des cafés, des écoles a
été décidée. Des postes pour les soins prophylactiques à donner aux indigènes
ont été créés.
La population a été engagée à porter un masque ou une
voilette de gaze dans la rue. Des modèles de masques ont été mis à la disposition
du public dans les mairies et les commissariats de police.
En outre, les personnes désirant sortir des territoires
contaminés doivent être munies d’un passeport sanitaire délivré par un médecin.
Les déplacements ne sont autorisés qu’en cas de nécessité reconnue.
Des rations de vivres ont été distribuées aux indigents.
Malheureusement, par suite de la pénurie des transports et
surtout de l’engorgement du port de Marseille, les médicaments manquent et dans
beaucoup de centres on en est réduit, pour combattre le fléau, à des moyens de
fortune qui demeurent inefficaces.
La lutte est rendue encore plus difficile par les
déplorables conditions hygiéniques dans lesquelles vivent les indigènes. Une
visite minutieuse de la ville de Majunga, par exemple, a amené la commission d’hygiène
à faire des découvertes extraordinaires de malpropreté. Elle a dû prescrire la
démolition de plusieurs immeubles malsains.
Et à ce propos nombre de fonctionnaires assurent que tous
les bâtiments de l’Administration peuvent rentrer dans la catégorie des
immeubles à démolir pour cause d’insalubrité.
Çà et là
Le lieutenant d’infanterie coloniale Marcel Brunaud, fils de
l’ancien président de la cour d’appel de Madagascar, a succombé à une attaque
de grippe, à Diégo-Suarez, à l’âge de vingt-neuf ans.
Le Courrier colonial
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