Dans notre numéro du samedi 24 mai dernier, nous avons
reproduit les informations parues dans l’Action
et la Tribune de Tananarive signalant
la déplorable situation qui était faite aux justiciables de Tamatave.
À l’audience du lundi qui suivit cette information très
anodine, bien que fondée, le Président intérimaire s’est cru obligé de
développer, sans doute pour les plaideurs présents, une théorie, que nous
saurions contredire, mais que nous n’aurions osé émettre sur le gâtisme de
certain magistrat.
En bons justiciables que nous sommes, nous admettons donc
comme vrai sans réserve, pas même d’appel, l’exposé fait par notre Président intérimaire
en cours d’audience et nous demandons instamment à qui de droit, Monsieur le
Procureur Général et au besoin Monsieur le Gouverneur Général, de nous donner,
à défaut du Président titulaire en congé, un Président intérimaire apte à ces
fonctions.
Pour se rendre compte du bien-fondé de notre réclamation,
Monsieur le Procureur Général n’a qu’à lire les jugements rendus depuis deux
mois par le Président intérimaire, il y verra qu’à part de rares exceptions, aucune
de ces décisions n’est motivée, et qu’elles ordonnent presque toujours une
mesure d’instruction, enquête ou expertise, même lorsqu’aucune des parties n’y
conclut.
Cette façon d’agir est extrêmement préjudiciable à tous les
plaideurs et à la bonne administration de la justice surtout en présence des
termes de l’article 22 du décret du 9 juin 1896 qui n’autorise l’appel
des jugements interlocutoires qu’avec le jugement définitif.
Ce sont des frais et des retards considérables imposés aux
intéressés, sans raison, et uniquement parce qu’à Tamatave la fonction de
Président du Tribunal est confiée à un magistrat très… disons fatigué, qui ne
peut, paraît-il, fournir plus de dix minutes de travail consécutif.
Du reste nous avons pu nous rendre compte personnellement
que le Président intérimaire est en son cabinet de 10 h 45 à 11 heures
et de 16 h 45 à 17 heures.
Comme nous considérons que cette question est vitale pour
Tamatave au moment où la reprise des affaires doit logiquement se produire, nous
y reviendrons jusqu’à satisfaction, et publierons au besoin intégralement les
décisions dont nous parlons en supprimant simplement les noms des intéressés.
Le Tamatave
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