(Suite et fin.)
Il s’agirait d’établir en face de la douane un bassin-abri
où pourraient être amarrés les remorqueurs et tous voiliers ou bateaux servant
au cabotage. Tous les hommes sérieux se sont préoccupés de cette question, et
notamment notre actuel Gouverneur Général, plus compétent en cette matière que
ses prédécesseurs.
Comment serait construit ce bassin-abri et quel en serait le
prix ?
Ces questions ont été étudiées et résolues par les
ingénieurs ayant procédé aux études du port.
Il suffirait d’un empierrement ou jetée en pierres sèches, partant de la tête à Miot et contournant le
récif; il suffirait à arrêter les vagues déjà brisées par le récif lui-même. La
preuve de son efficacité et de sa résistance vient d’être fournie par le
morceau de jetée en pierres sèches
lancée sur le récif en face de la gare du T. C. E.
Non seulement cette jetée a parfaitement résisté à la
violence des vagues, mais encore, malgré son peu d’étendue, elle a abrité
suffisamment les remorqueurs et les chalands qui se sont trouvés sous son
action. Il suffirait donc de la prolonger jusqu’à la tête à Miot, en
contournant le récif. D’après les ingénieurs précités, son coût n’atteindrait
pas 200 000 fr. Ce chiffre pourrait même être réduit de moitié de la
façon suivante :
La colonie étant propriétaire des carrières de pierre, le
T. C. E. pourrait construire un embranchement rejoignant la plus
rapprochée de la voie et les blocs de pierre seraient ainsi transportés sans
transbordement de la carrière directement sur la jetée. L’économie serait
considérable, et cet embranchement viendrait à propos pour aider à la
construction du port qui, chaque jour, s’impose davantage.
Mais ce sur quoi nous insistons avec la dernière énergie,
c’est sur la nécessité de construire ce bassin-abri dans le plus bref délai.
C’est là encore une fois, au haut chef, une question d’humanité à tout prix.
Les colons et industriels établis sur la côte Est ont besoin d’être ravitaillés
et par suite d’écouler leurs produits. Leur construire une route le long de la
côte est une chose à laquelle on ne peut songer. Elle coûterait dix fois ce que
peut coûter le bassin-abri proposé, et son entretien serait désastreux, sans
jamais pouvoir rendre les services que rendra ce dernier.
Qu’on y pense donc, et au plus tôt !
Le Tamatave
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