(Suite.)
Les surfaces plates, témoins aujourd’hui fragmentés du
principal niveau antérieur des eaux (1 225 mètres d’altitude),
accusent cet ancien état de choses. Les eaux venant du S.-E. par l’Andranobe et
ses affluents furent arrêtées là à des hauteurs progressivement décroissantes
par les chaînons rocheux de l’ouest, avant de trouver une issue vers l’Ikopa.
En second lieu, remarquable est la disposition des reliefs
montagneux qui forment comme le cadre de cette dépression. À l’ouest, c’est une
série de chaînons orientés N.-N.-E. dont le premier et le plus saillant est
l’Ambatomalaza (1 550 mètres d’altitude maximum). Le mont Angavo, à
la silhouette si accidentée et si pittoresque, continue ces chaînons vers le
nord et ferme par sa falaise abrupte la dépression de ce côté. À l’est au
N.-E., s’étend, parallèlement au cours de l’Andranobe, dans une direction
N.-N.-O., le long chaînon, appelé Tsiafabalala dans sa partie sud : moins
haut dans son ensemble que les chaînons de l’ouest, mais remarquable par sa
longueur (20 à 25 kilomètres) et par sa direction rectiligne, il a
l’aspect d’un mur au-dessus de la vallée. Son prolongement, le mont Babay, est
traversé par la route de Majunga eu kilomètre 108.
À l’arrière de ce chaînon de Tsiafabalala Babay, à l’E. et
au N.-E. d’Ankazobe, une longue ligne très saillante (plus de
1 000 mètres d’altitude), quoique moins régulière, ferme complètement
l’horizon : c’est le rebord abrupt du plateau froid et nu de Manankazo. La
route de Majunga escalade péniblement ce plateau à force de détours et de
circuits sur un parcours de 7 kilomètres.
Quant à la dépression elle-même d’Ankazobe, dominée par ces
hauts reliefs, l’étude stratigraphique du terrain montre qu’elle résulte
probablement de l’effondrement d’un anticlinal en pointe ou en angle. Ce serait
en petit la reproduction du phénomène qui a créé la forêt d’Alsace entre les
Vosges et la Forêt-Noire. L’effondrement de la clef de voûte de l’anticlinal a
dû avoir lieu, au moins pour la partie occidentale, par fractures
parallèles : de là vient que les sept ou huit sources que M. Pomiés a
signalées dans son intéressante étude hydrographique d’Ankazobe sont orientées
suivant trois directions parallèles entre elles et à la faille saillante du
massif d’Ambatomalaza.
(À suivre.)
Bulletin de l’Académie malgache
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