11 février 1917.
Les nouvelles ci-après
que nous recevons de notre correspondant de Ste-Marie, et que nous nous
empressons de publier, viennent confirmer de tout point ce que nous disons dans
l’article précédent.
D’après ces nouvelles,
aux voiliers perdus, il faut ajouter le Star.
Notre petite colonie, dans les journées des 5 et
6 février courant, vient d’être visitée par un terrible météore qui a été
d’une violence extrême et n’a rien de comparable avec les autres cyclones
depuis un demi-siècle. Les arbres fruitiers, les girofliers sont en grande
partie renversés, déracinés, brisés par le vent de Nord-Est. Les vanilleries
détruites en majeure partie et la récolte pendante aura au moins la moitié de
perdue.
Girofle. – On
peut être certain que la récolte de cette année n’atteindra pas dix tonnes.
Pour les années prochaines, 1918 et 1919, ce seront les mêmes déficits. Ce ne
sera donc qu’en 1920 que les jeunes girofliers rapporteront.
Vanille. – La
récolte de la vanille cette année sera aussi en déficit de moitié sur 1916 et
ce n’est qu’en 1919 que les dégâts seront réparés. Avant cette époque, nous
n’avons pas à compter sur des résultats rémunérateurs ; il faudra donc
refaire les plantations. On se souviendra longtemps de cette grande calamité.
À ces pertes, il faut ajouter maintenant les plantations de
manioc, anéanties par le vent, les cases des indigènes renversées dans les
villages et, sur l’arbre à pain qui a assuré aux Malgaches pour deux mois leur
nourriture, il ne reste plus le moindre fruit sur pied.
Le riz. – Le
riz manque complètement sur place et, les côtiers ayant disparu, il manque
absolument tout moyen de ravitaillement pour recevoir des riz de Tamatave,
Fénérive ou Maroantsetra. Donc, disette complète. Chez les commerçants, plus de
riz, plus de farine, plus de sucre ; en un mot, ils sont entièrement
dépourvus de marchandises alimentaires ; cela à la suite de la perte des
deux voiliers Star et Frégate qui étaient chargés en plein à
Tamatave à la date du 3 février pour transporter à Ste-Marie les vivres
alimentaires qui nous faisaient défaut ; ces deux voiliers ont coulé en
plein sur rade de Tamatave.
(À suivre.)
Le Tamatave
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