16 juillet 2017

Il y a 100 ans : Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar (1)

11 février 1917.
Les nouvelles ci-après que nous recevons de notre correspondant de Ste-Marie, et que nous nous empressons de publier, viennent confirmer de tout point ce que nous disons dans l’article précédent.
D’après ces nouvelles, aux voiliers perdus, il faut ajouter le Star.
Notre petite colonie, dans les journées des 5 et 6 février courant, vient d’être visitée par un terrible météore qui a été d’une violence extrême et n’a rien de comparable avec les autres cyclones depuis un demi-siècle. Les arbres fruitiers, les girofliers sont en grande partie renversés, déracinés, brisés par le vent de Nord-Est. Les vanilleries détruites en majeure partie et la récolte pendante aura au moins la moitié de perdue.
Girofle. – On peut être certain que la récolte de cette année n’atteindra pas dix tonnes. Pour les années prochaines, 1918 et 1919, ce seront les mêmes déficits. Ce ne sera donc qu’en 1920 que les jeunes girofliers rapporteront.
Vanille. – La récolte de la vanille cette année sera aussi en déficit de moitié sur 1916 et ce n’est qu’en 1919 que les dégâts seront réparés. Avant cette époque, nous n’avons pas à compter sur des résultats rémunérateurs ; il faudra donc refaire les plantations. On se souviendra longtemps de cette grande calamité.
À ces pertes, il faut ajouter maintenant les plantations de manioc, anéanties par le vent, les cases des indigènes renversées dans les villages et, sur l’arbre à pain qui a assuré aux Malgaches pour deux mois leur nourriture, il ne reste plus le moindre fruit sur pied.
Le riz. – Le riz manque complètement sur place et, les côtiers ayant disparu, il manque absolument tout moyen de ravitaillement pour recevoir des riz de Tamatave, Fénérive ou Maroantsetra. Donc, disette complète. Chez les commerçants, plus de riz, plus de farine, plus de sucre ; en un mot, ils sont entièrement dépourvus de marchandises alimentaires ; cela à la suite de la perte des deux voiliers Star et Frégate qui étaient chargés en plein à Tamatave à la date du 3 février pour transporter à Ste-Marie les vivres alimentaires qui nous faisaient défaut ; ces deux voiliers ont coulé en plein sur rade de Tamatave.
(À suivre.)

Le Tamatave

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