Il me revient qu’une
personne aurait déclaré, de façon à être entendue, que l’histoire qui provoqua
de la part du gouvernement des décisions énergiques était une affaire de police
provoquée de toutes pièces par la Sûreté Générale.
C’est une naïveté doublée
d’une contre-vérité.
La première fois, les
mêmes personnes, qui aujourd’hui lancent de pareilles bourdes, déclarait à qui
voulait les entendre que la police avait été au-dessous de tout ; cette
fois c’est elle qui aurait amorcé l’affaire avec des gens non désignés mais
qui, arrêtés, ont depuis longtemps été punis.
Cette intervention
policière aurait pour cause la présence de l’inspecteur des colonies Fillon
auquel aurait été confiée, par le Ministère, la mission de rechercher les
causes de la première crise malgache de 1915, c’est du moins la version qui fut
donnée.
S’il est vrai que M.
Fillon est chargé d’enquêter sur les faits passés, il arrivera probablement à
cette conclusion : que l’affaire était connue de certains milieux qui se
sont décidés à parler seulement au moment où l’Administration était déjà
saisie.
Que les têtes de ce
mouvement, qui avait pour but de permettre à quelques gros et gras personnages
malgaches de pêcher en eau trouble, ont échappé à toute répression, que ce fait
est uniquement dû à des faiblesses regrettables du gouvernement précédent par
suite d’interventions pressantes devant lesquelles à tort on céda, ne fera
croire à personne, par exemple, que c’est par oubli que l’on ne mit pas la main
au collet, dès la première heure, à cet individu visqueux, rampant, qui eut
tous les loisirs de brûler les papiers dont il était détenteur et parmi
lesquels on eût immanquablement trouvé de précieuses indications.
Quant aux incidents
d’hier, ils ne furent qu’un faible écho de ceux de 1915, mais ils prouvent
néanmoins qu’il existe encore quelques cerveaux fêlés inspirés par les vieux
débris de la première affaire, inconsolables d’avoir fait lamentable fiasco et
d’avoir vu s’envoler ce rêve qui leur faisait s’attribuer les prébendes d’un
régime indépendant ou soi-disant tel.
(À suivre.)
Le Tamatave
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