(Suite et fin.)
Les Malgaches, ceux du
peuple, ceux qui ne passent pas leur temps à essayer de convertir leurs frères,
inférieurs à leurs yeux, dans les milliers d’édifices élevés au Dieu de paix,
se félicitent à l’heure actuelle ne n’avoir point suivi de pernicieux conseils.
Ils eussent été les premières victimes d’un régime pure imitation du régime
déchu.
Laissons dire même les
choses les plus invraisemblables mises au service de causes discutables.
Il y a un gouverneur qui
gouverne et agit. Le discours programme de Mahamasina nous rassure au sujet de
la politique indigène qu’il entend suivre.
Nous eussions cependant
aimé d’y trouver une indication plus formelle quant aux obligations du travail.
Ne faut-il pas essayer de détruire les effets déplorables de cette maxime encore
appliquée dans les circonscriptions de brousse : « L’indigène libéré
de ses charges fiscales est libre de travailler ou non. »
Avis nécessaires
Le discours que prononça
Monsieur Merlin dans la plaine de Mahamasina à Tananarive met au point la
situation, en même temps qu’il trace nettement aux indigènes la ligne de
conduite qu’ils ont à suivre.
En travaillant, tant pour
leur compte que pour celui d’Européens, ils sont assurés de la bienveillance de
l’Administration.
Rebelles au travail,
pêcheurs en eau trouble, mauvais serviteurs, ils sont certains d’être traités
avec toute sévérité.
Le Gouverneur veut que la
colonie travaille en paix et il en sera ainsi.
Quelques exemples déjà
faits suffiront à démontrer aux intéressés que le chef de la colonie tiendra
ses promesses.
Une remarque en tout cas
s’impose, c’est que, en pleine guerre, la colonie fut légèrement troublée du
fait d’éléments Hovas, c’est-à-dire appartenant à cette fraction de la
population madécasse qui reçut le plus de bienfaits du Gouvernement français et
qui en partie s’est vu réserver toutes les meilleures situations
administratives.
C’est parmi cette même
population que l’instruction fut la plus répandue. Elle ne montra point qu’elle
savait en apprécier tous les bienfaits.
Il est juste de rendre
hommage à la partie saine de la population et de constater que ce n’est point
parmi les travailleurs, cultivateurs ou ouvriers que les « agités »
trouvèrent de complaisantes oreilles.
Le Tamatave
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