Un de nos amis, retour
d’un rapide voyage à Tananarive, nous dit qu’il y avait une exposition des
ouvrages scolaires exécutés par les élèves des diverses écoles professionnelles
et ménagères de la Colonie, installée dans les locaux de l’École Le Myre de
Vilers, l’établissement qui prépare les futurs instituteurs et fonctionnaires
des Cadres indigènes.
Il ajoute que les
suffrages de tous ceux qui ont visité cette exposition portent sur les travaux
de l’École de Maroantsetra, tant par leur importance que par le caractère
d’utilité pratique des objets exposés.
Ce nous est une occasion
de faire ressortir le mérite de nos Indigènes de l’Est, modestes et méconnus,
parce qu’ils ne savent pas s’imposer aux gâteries des puissants par des
manières coulantes ; ils sont tout d’une pièce nos braves Betsimisaraka,
ceux qui les connaissent particulièrement, comme nous, savent qu’ils sont bons,
sociables, dociles et que leurs défauts ne résistent pas quand on veut bien
s’occuper d’eux.
Il y a nombre de jeunes
hommes betsimisaraka, que des Européens ont pris la peine d’éduquer, qui sont
devenus des employés aussi « instruits » que leurs émules houves et,
en tout cas, infiniment plus fidèles et dévoués que ces derniers.
Il y a une constatation
acquise : c’est que jamais les populations de l’Est n’ont causé de soucis
à l’autorité ; bien avant l’Occupation, les Vazaha s’installèrent en
parfaite sécurité au milieu d’elles ; c’est dans l’Est que la Colonisation
européenne a pu s’étendre et se consolider le plus.
Tandis que, sans parti
pris, il s’en faut que les Houves méritent un pareil satisfecit : ce sont
des gens qu’il faut constamment tenir à l’œil, le fond de leur caractère étant
une ingratitude irréductible.
Les Betsimisaraka fournissent
d’excellents marins côtiers, des ouvriers adroits, surtout dans les métiers qui
traitent le bois.
Il y a aussi les
Indigènes qui habitent le sud de la Région, ces Antaimoro qui fournissent dans
tout Madagascar les plus gros contingents de travailleurs manuels et qui font
preuve de véritable intelligence par la facilité avec laquelle ils s’appliquent
à tout ce qu’on leur donne à faire.
(À suivre.)
Le Tamatave
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