29 mars 2018

Il y a 100 ans : Nos Betsimisaraka (1)


Un de nos amis, retour d’un rapide voyage à Tananarive, nous dit qu’il y avait une exposition des ouvrages scolaires exécutés par les élèves des diverses écoles professionnelles et ménagères de la Colonie, installée dans les locaux de l’École Le Myre de Vilers, l’établissement qui prépare les futurs instituteurs et fonctionnaires des Cadres indigènes.
Il ajoute que les suffrages de tous ceux qui ont visité cette exposition portent sur les travaux de l’École de Maroantsetra, tant par leur importance que par le caractère d’utilité pratique des objets exposés.
Ce nous est une occasion de faire ressortir le mérite de nos Indigènes de l’Est, modestes et méconnus, parce qu’ils ne savent pas s’imposer aux gâteries des puissants par des manières coulantes ; ils sont tout d’une pièce nos braves Betsimisaraka, ceux qui les connaissent particulièrement, comme nous, savent qu’ils sont bons, sociables, dociles et que leurs défauts ne résistent pas quand on veut bien s’occuper d’eux.
Il y a nombre de jeunes hommes betsimisaraka, que des Européens ont pris la peine d’éduquer, qui sont devenus des employés aussi « instruits » que leurs émules houves et, en tout cas, infiniment plus fidèles et dévoués que ces derniers.
Il y a une constatation acquise : c’est que jamais les populations de l’Est n’ont causé de soucis à l’autorité ; bien avant l’Occupation, les Vazaha s’installèrent en parfaite sécurité au milieu d’elles ; c’est dans l’Est que la Colonisation européenne a pu s’étendre et se consolider le plus.
Tandis que, sans parti pris, il s’en faut que les Houves méritent un pareil satisfecit : ce sont des gens qu’il faut constamment tenir à l’œil, le fond de leur caractère étant une ingratitude irréductible.
Les Betsimisaraka fournissent d’excellents marins côtiers, des ouvriers adroits, surtout dans les métiers qui traitent le bois.
Il y a aussi les Indigènes qui habitent le sud de la Région, ces Antaimoro qui fournissent dans tout Madagascar les plus gros contingents de travailleurs manuels et qui font preuve de véritable intelligence par la facilité avec laquelle ils s’appliquent à tout ce qu’on leur donne à faire.
(À suivre.)
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire