La crise rizicole de
Madagascar a perdu beaucoup de son acuité, non qu’elle soit terminée, mais on
en prévoit le terme avec le rendement de la récolte de l’Ouest et les
repiquages de riz de première saison dans le Centre. Une fois la
« soudure » accomplie, la crise du riz ne sera plus qu’un mauvais
souvenir.
Servira-t-elle au moins
de leçon ? C’est plus difficile à dire.
Comme toujours,
l’administration a manqué de prévoyance et d’esprit d’organisation.
En effet, n’est-il pas
étrange que, par exemple, la région de Nossi-Bé, si fertile en riz, ait exporté
à l’extérieur avec les autres points de l’île des quantités très grandes de
cette céréale alors qu’elle a été obligée ensuite, au mois d’octobre dernier,
d’en faire venir pour ses besoins, à des prix exorbitants. Il est évident que
si l’administration avait fait dresser l’inventaire des stocks, les choses se
seraient passées différemment : les consommateurs, déjà gênés par le renchérissement
de la vie, n’auraient pas eu à payer ces… erreurs. Ce système d’imprévoyance
officielle n’a pu satisfaire que les transporteurs qui d’ailleurs par ce temps
de crise de tonnage n’auraient pas été embarrassés pour utiliser leurs bateaux.
Mais ne soufflons pas sur
les cendres éteintes. La crise est à peu près conjurée si elle ne l’est
entièrement au moment où nous écrivons ; contentons-nous d’en tirer des
constatations utiles pour éviter et surtout prévenir le retour d’événements
aussi fâcheux.
Ces constatations peuvent
se résumer ainsi :
Les régions où le prix du
riz a subi les plus fortes variations semblent être les mêmes que celles où
l’on exploite le graphite, c’est-à-dire Mananjary, Fianarantsoa, Miarinarivo,
Ankazobe et la côte nord-ouest. Cependant, la vallée de la Betsiboka et la côte
nord-ouest n’ont pas vu s’élever sensiblement les prix : le cours de
300 francs qui inquiéta les populations de Tuléar n’avait rien que de très
normal… dans les circonstances actuelles ; les centres rizicoles de Vangaindrano
et du lac d’Alaotra n’ont été influencés par les cours de Tamatave et de
Tananarive qu’autant que les moyens de communication ont permis économiquement
l’exportation de ces régions.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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