La guerre fait du mal, mais apporte aussi bien des leçons.
Depuis quelque temps, le commerce de Madagascar a été
conduit à s’adresser à la Réunion pour ses approvisionnements de chocolat.
Il ne s’agit pas ici de faire de la réclame pour telle
fabrique de préférence à telle autre : toutes se valent. Leurs produits
sont identiques et reconnus de toute première qualité, pour cette raison qu’à
la Réunion, les matières utilisées à l’adultération des chocolats sont
absolument introuvables et que c’est là, forcément, qu’est employée la vraie
formule : pur cacao et sucre !
Tout le monde actuellement apprécie la différence qu’il y a
entre ces délicieux produits et les affreuses saletés que la chimie boche sous
des étiquettes amicales ou familières était arrivée à imposer aux
consommateurs.
Mais ne nous illusionnons pas : la capacité
d’exportation de la Réunion est très limitée ; ses plantations cacaoyères
sont peu développées et, avant la guerre, cette île importait presque tout son
chocolat de consommation courante, la fabrication locale étant absorbée par la
clientèle de luxe.
Mais dans toute la Côte Est, les cacaoyères ont fait leurs
preuves. Vivement un Syndicat des Planteurs qui arrête ses dispositions :
et, dans un avenir qui ne peut pas être très éloigné, le port de Tamatave peut
devenir exportateur de chocolats et cacaos manufacturés !
Le Tamatave
Madagascar et la guerre
Continuant son étude si intéressante sur Nos colonies et la guerre, notre ami et
confrère Gustave Regelsperger vient de faire paraître à la Revue des Sciences politiques le sixième numéro de sa série, et l’a
consacré à la Grande Île qu’il place avec raison au nombre de nos grandes
colonies.
C’est une étude fouillée, appuyée sur de nombreux documents
que l’auteur n’a pas craint de compulser pour ne rien avancer à la légère.
Bien que géographe avant tout, M. Regelsperger présente
au lecteur notre belle colonie de l’océan Indien au point de vue
économique ; il montre à quelle situation enviée Madagascar pouvait
prétendre si la guerre n’avait éclaté ; il fait l’inventaire de ses
prodigieuses ressources et prédit quel paraît devoir être son essor.
Ceux qui s’intéressent aux choses coloniales liront cette
étude avec fruit ; si avertis qu’ils puissent être, ils apprendront encore
quelque chose.
G. B.
Le Courrier colonial
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 73 titres parus à ce jour.
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