17 juillet 2018

Il y a 100 ans : Le graphite, une pétition (4)


(Suite et fin.)
Madagascar doit devenir le premier pays producteur de graphite du monde, mais il faut sans délai sauver la situation de l’industrie du graphite qui devient critique ; pour cela, il suffit de laisser libre l’exportation directe du graphite des ports de Madagascar sur les ports de l’Amérique amie et alliée.
Pour conclure, nous demandons la liberté d’exporter librement et directement le graphite de Madagascar de nos ports aux États-Unis.
Après discussion, la Chambre adopte par 14 voix et deux abstentions le principe de cette pétition. Le texte en sera soumis aux conseillers légaux de la Chambre et envoyé ensuite aux Pouvoirs publics par l’entremise de l’Union coloniale.
Elle sera adressée également à toutes personnalités s’intéressant à la question du graphite.

Ceci est fort bien mais il est regrettable toutefois que cette Assemblée ait jugé à propos de faire parvenir ses doléances à qui de droit en se servant du canal du fameux Consortium à l’influence duquel nous devons la situation actuelle.
Dans ces conditions, il y a beaucoup de chances que doléances et pétitions soient étouffées avant d’arriver à destination.
Il est à souhaiter que le nouveau Syndicat reprenne cette affaire pour son compte en évitant de se servir d’intermédiaire aussi peu sûr.

M. Lendresse

Le sous-lieutenant Lendresse (si sympathiquement connu à Tamatave), qui commandait le poste de Bekodoka, y a contracté un accès de fièvre pernicieuse, est tombé gravement malade et a dû être évacué d’urgence sur l’hôpital de Majunga.
Ce poste de Bekodoka qui a vu mourir le sous-lieutenant Paulin est, comme tous les postes de cette région-là, très malsain. En effet, peu nombreux sont les Européens qui n’aient pas été ou rapatriés ou évacués pour maladie ; on a eu à y enregistrer un chiffre de décès relativement élevé et il est excessivement imprudent d’y envoyer des Européens qui n’aient pas fait un séjour colonial antérieur.
En dernière heure, nous apprenons que l’état de santé de M. Lendresse s’est amélioré et nous faisons des vœux pour son complet rétablissement.
Le Tamatave


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