La Chambre des Mines
de Madagascar nous communique les comptes rendus de sa séance du
13 février et de son assemblée générale du 28 mars 1918.
De ces comptes rendus,
il ressort que la Chambre des Mines s’est parfaitement rendu compte de la
situation déplorable créée par l’interdiction d’exporter directement nos
graphites aux États-Unis. Elle décide en conséquence d’exposer ses doléances
aux Pouvoirs publics et de leur adresser la pétition élaborée par
M. Dreyfus que nous reproduisons ci-après.
Pétition
La Chambre des Mines de Madagascar et les signataires de
cette pétition ont l’honneur d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la
situation critique de l’industrie du graphite à Madagascar, situation créée par
l’interdiction d’exporter ce produit directement de Madagascar aux États-Unis.
Notre protestation est basée sur les chiffres comparatifs de
la production en graphite depuis dix ans, de la production en graphite à Ceylan
et de la consommation annuelle américaine en graphite de Ceylan.
Production du graphite
de Madagascar (tonnes de 1 000 kg.)
1908 : 19
1909 : 197
1910 : 545
1911 : 1 246
1912 : 2 731
1913 : 6 343
1914 : 7 749
1915 : 11 851
1916 : 25 596
1917 : 26 464 exportées ; production
probable : 35 000
Production du graphite
de Ceylan (tonnes de 1 106 kg.)
1912 : 32 564
1913 : 28 998
1914 : 14 229
1915 : 12 818
1916 : 16 906 au 24 juillet
Graphite importé de
Ceylan aux États-Unis (tonnes de 967,18 kg.)
1911 : 13 116
1912 : 16 791
1913 : 16 996
1914 : 8 755
1915 : 14 491
1916 : 26 222 et 5 828 provenant d’autres
pays
Il résulte des chiffres et des faits :
1° Que le graphite malgache ne pouvant être envoyé qu’à
Marseille, à l’exception des graphites exportés directement en Angleterre par
les soins de l’Amirauté britannique, l’Amérique ne trouve à s’approvisionner
presque exclusivement qu’à Ceylan et au prix de 2 000 à
2 500 fr. au port d’embarquement.
(À suivre.)
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