(Suite.)
2° Que les 6 ou 8 000 tonnes de graphite de
Madagascar exportés de Marseille ou d’Angleterre, outre qu’ils ont parcouru des
mers à navigation dangereuse, ont fait un trajet inutile et ont encore privé la
Métropole d’un pareil tonnage de produits de première nécessité tels que
conserves de viande, cuirs, fécules, maniocs, pois du Cap, haricots, rafia,
etc., dont ils ont pris la place sur les paquebots.
3° Que l’envoi direct de paquebots, vapeurs ou voiliers
venant chercher des graphites à Madagascar permettrait à notre Colonie d’être
ravitaillée périodiquement en divers produits que nous ne pouvons nous procurer
actuellement en Europe, essence, pétrole, rails, aciers, métaux, lainages, toiles,
etc. ; ces échanges commerciaux ont été d’ailleurs à diverses reprises
sollicités par les négociants américains.
4° Que la part plus large de Madagascar dans les
importations des États-Unis serait un élément de plus pour contribuer à
l’amélioration du change entre la France et l’Amérique et aurait également sa
répercussion immédiate sur les prix de fabrication des creusets nécessaires à
la métallurgie, qu’il réduirait dans une forte proportion, en raison du
meilleur marché des matières premières qui entrent dans leur composition.
5° Que par suite du transbordement des produits à
Port-Saïd, ce port se trouve encombré et les exportations de Madagascar ne
trouvent plus d’autres acheteurs sur place que la seule Société qui exporte
directement en Angleterre par les bateaux qui lui sont envoyés par l’Amirauté.
6° Qu’une baisse considérable s’est produite à
Madagascar, malgré l’augmentation du prix de toutes les matières premières,
baisse qui est occasionnée d’une part par la crise des transports maritimes et
les séjours des marchandises à Port-Saïd, d’autre part une quantité trop
considérable de graphite exporté sur Marseille, d’où la répartition se fait
mal, et enfin par l’interdiction d’exporter directement en Amérique.
7° Que les besoins de la Défense Nationale sont
largement assurés en France et en Angleterre par le consortium de l’Union
Coloniale Française et par les exportations directes sur l’Angleterre.
(À
suivre.)
Le Tamatave
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