On a médité et on méditera encore longtemps sur ce problème
angoissant. Est-ce la poule qui a pondu le premier œuf ? Est-ce l’œuf qui
a donné naissance à la première poule ? Malgré tous les progrès de la paléontologie
et de l’archéologie, la solution n’a pas avancé depuis Pic de la Mirandole.
Un autre problème s’est posé depuis que les nations
européennes ont pris goût à la politique d’outre-mer. Les colonies sont-elles
faites pour les fonctionnaires ; ou les fonctionnaires sont-ils faits pour
les colonies ?
Ce problème est encore plus difficile que l’autre, car ni
l’œuf ni la poule ne peuvent répondre, tandis qu’il n’en est pas de même des
fonctionnaires qui n’admettent pas que les colonies ne soient pas faites pour
eux.
Il y a bien quelques voix timides qui s’élèvent pour nous
faire croire que les fonctionnaires sont faits pour les colonies et que ces
dernières sont faites pour les colons aussi bien que pour les indigènes. Mais
ces voix prêchent dans le désert.
Elles avaient peut-être raison au temps, par exemple, de la
colonisation de l’Australie par les Squatters, mais l’Australie n’était pas
française ; elle ne peut donc nous servir d’exemple.
C’est pourquoi nous trouvons M. Schrameck bien osé
quand il prétend réformer les mœurs des Lebureau malgaches et venir à bout de
toutes les résistances et de toutes les passivités.
Si le gouverneur général de Madagascar réussit dans son
entreprise, on pourra le mettre au même rang qu’Hercule. Mais attendons, pour
lui donner pareille place, qu’il ait fait mordre la poussière à Lebureau.
M. Guyon
se met à la besogne
Le dernier courrier de l’océan Indien nous apprend que, le
12 novembre dernier, revenait à Tananarive M. Schrameck, gouverneur
général de la Grande Île, avec M. Guyon, secrétaire général de la colonie,
qui avait abandonné, à Nossi-Bé, le Crimée
pour accompagner son chef dans son voyage jusqu’à Diego-Suarez.
M. Guyon a pris possession de l’ancien bureau de
M. Hesling, puis il a reçu les autorités civiles, et, dans l’après-midi,
les autorités militaires ainsi que les officiers qui avaient manifesté le désir
de lui être présentés.
Dès le lendemain, M. Guyon se mettait à
l’ouvrage ; le contraire nous aurait surpris, nous qui connaissons
l’activité de l’ancien lieutenant-gouverneur du Moyen-Congo.
Le Courrier colonial
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