Il est rare que le Journal
Officiel enregistre des amendes infligées aux indigènes pour des dégâts
occasionnés par des feux de brousse qu’ils allument pour faire des tavy, et
malgré les mesures coercitives employées contre les délinquants, ils ne peuvent
se défaire entièrement de cette vieille coutume ancestrale.
Les autorisations que l’on donne aux Malgaches de faire des
tavy, outre qu’elles sont désastreuses pour la Colonie, ne sont qu’une prime à
la paresse malgache.
Pour cultiver le riz de montagne, l’indigène, sans autre
travail, met le feu à la brousse c’est-à-dire à la forêt, puis lorsque le feu a
accompli son œuvre il ne lui reste plus qu’à jeter le riz en terre sans autre
travail de préparation. Cela fait il dort sur ses deux oreilles jusqu’à la
récolte.
Dans toutes les régions il y a des terres à riz, c’est-à-dire
pouvant s’irriguer comme dans les Hauts-Plateaux pour donner une récolte
intense.
Mais ces terres demandent à être travaillées à la bêche ou à
la charrue, après que l’épaisse végétation qui les recouvre en a été
soigneusement extirpée. Et c’est là un travail auquel l’indigène ne veut s’assujettir
à aucun prix, malgré tous les encouragements et tous les conseils que l’Administration
peut lui donner, car il y a des fonctionnaires qui s’occupent sérieusement et
avec intelligence du progrès et du bien-être des indigènes.
Voilà les diverses raisons pour lesquelles les tavy ont été
interdits, et voilà pourquoi aussi cette interdiction doit être rigoureusement
maintenue.
Dans l’intérêt tant de la Colonie que de l’indigène lui-même
on doit y arriver.
Un homme
apprécié à sa valeur réelle
Jeudi dernier, étant au Greffe, j’ai rencontré la g…
sympathique du dénommé Clavier, ex-président du siège de Tamatave. Il est
véritablement surprenant qu’un homme puisse avoir un pareil culot de revenir
dans une ville où il a su se faire apprécier à sa valeur réelle. Il rentre,
paraît-il, à la Réunion. Nous lui souhaitons bon voyage et la fin qu’il mérite.
Léon B.
Le Tamatave
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