Les nombreux vols qui se commettent en ville et dans les
environs font ressortir quels avantages précieux pour assurer la sécurité
offrirait le groupement des indigènes en villages de plus de vingt hommes, sous
l’autorité d’un chef responsable. Cette même organisation faciliterait
également la main-d’œuvre.
Pour expliquer par un exemple et en prenant pour cela le
village de Tanambao qui fournit la presque totalité de la main-d’œuvre employée
à Tamatave, voici quelle forme cette organisation pourrait adopter :
Ce village étant formé par des indigènes d’origines
différentes et pour ce motif souvent hostiles entre eux, il serait prudent de
les diviser, autant que possible, par groupes de même origine, ayant chacun un
chef de même race.
Ce sont, paraît-il, les Betsimisarakas et les Antaimoros qui
forment le contingent le plus nombreux. Chacun de ces deux groupes pourrait
désigner un chef offrant quelques garanties de moralité et de fortune, sachant
lire et écrire en français. Il serait désigné un chef unique pour les autres
indigènes d’origines différentes qui ne seraient pas en nombre suffisant pour
former un groupe séparé.
Chacun de ces chefs serait rémunéré de son travail par une
allocation fixée par tête d’administré. On comprend sans plus d’explication les
avantages que présenterait ce simple rouage.
À proprement parler, ce serait une sorte de bureau de
placement, ou encore un syndicat du travail, toutes choses usitées si
couramment en France. Chaque chef ayant la liste de ses hommes avec leurs
aptitudes particulières, c’est à lui que l’intéressé devrait s’adresser pour
obtenir le travailleur ou le serviteur qui lui est nécessaire.
Le chef consignerait sur le livret individuel le nom de l’employeur
et les conventions intervenues lorsque l’employé serait engagé pour un certain
temps. De cette façon on ne serait pas exposé à prendre, par exemple, comme
cuisinier, un indigène ayant subi plusieurs condamnations qui, après avoir
exigé un salaire auquel seuls peuvent prétendre des artistes en art culinaire, se
trouve n’être pas apte à remplir l’office d’aide-marmiton.
(À suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 82 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire