12 mai 2019

Il y a 100 ans : Main-d’œuvre et sécurité (1)


Les nombreux vols qui se commettent en ville et dans les environs font ressortir quels avantages précieux pour assurer la sécurité offrirait le groupement des indigènes en villages de plus de vingt hommes, sous l’autorité d’un chef responsable. Cette même organisation faciliterait également la main-d’œuvre.
Pour expliquer par un exemple et en prenant pour cela le village de Tanambao qui fournit la presque totalité de la main-d’œuvre employée à Tamatave, voici quelle forme cette organisation pourrait adopter :
Ce village étant formé par des indigènes d’origines différentes et pour ce motif souvent hostiles entre eux, il serait prudent de les diviser, autant que possible, par groupes de même origine, ayant chacun un chef de même race.
Ce sont, paraît-il, les Betsimisarakas et les Antaimoros qui forment le contingent le plus nombreux. Chacun de ces deux groupes pourrait désigner un chef offrant quelques garanties de moralité et de fortune, sachant lire et écrire en français. Il serait désigné un chef unique pour les autres indigènes d’origines différentes qui ne seraient pas en nombre suffisant pour former un groupe séparé.
Chacun de ces chefs serait rémunéré de son travail par une allocation fixée par tête d’administré. On comprend sans plus d’explication les avantages que présenterait ce simple rouage.
À proprement parler, ce serait une sorte de bureau de placement, ou encore un syndicat du travail, toutes choses usitées si couramment en France. Chaque chef ayant la liste de ses hommes avec leurs aptitudes particulières, c’est à lui que l’intéressé devrait s’adresser pour obtenir le travailleur ou le serviteur qui lui est nécessaire.
Le chef consignerait sur le livret individuel le nom de l’employeur et les conventions intervenues lorsque l’employé serait engagé pour un certain temps. De cette façon on ne serait pas exposé à prendre, par exemple, comme cuisinier, un indigène ayant subi plusieurs condamnations qui, après avoir exigé un salaire auquel seuls peuvent prétendre des artistes en art culinaire, se trouve n’être pas apte à remplir l’office d’aide-marmiton.
(À suivre.)
Le Tamatave



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