2 juin 2019

Il y a 100 ans : La paperasserie absorbe les médecins à Madagascar


De notre correspondant de Tamatave.
Il n’y a pas qu’à l’armée où l’on prend un artiste pour casser des cailloux et un terrassier pour faire la cuisine. Ces choses se voient aussi à Madagascar si nous en croyons la lettre d’un de nos correspondants qui se plaint de l’état sanitaire de quelques régions de la Grande Île, indique les causes de cette situation et les remèdes qu’on pourrait y apporter. Enfin, il nous fait part – et c’est le plus intéressant – de ce que lui a dit un médecin de la colonie relativement à cette situation.
Ainsi, à certains colons se plaignant de l’insouciance des médecins de la colonie, il faut faire observer que l’Administration ne facilite pas la tâche à ces derniers et cela notamment en ne les ravitaillant pas en médicaments indispensables qu’elle trouve sans doute plus avantageux de céder aux médecins particuliers. Nous en passons et des meilleures.
Mais il y a mieux.
Il existe dans chaque province un médecin européen, le médecin inspecteur de l’assistance médicale indigène, lequel, en bonne justice, devrait au moins inspecter les malades s’il ne les soigne pas. Mais comment voulez-vous que cet inspecteur inspecte ? Il est la plupart du temps, occupé – par ordre administratif – à d’autres fonctions ayant un très lointain rapport avec ses attributions.
On nous a cité le cas d’un de ces médecins-inspecteurs qui, avec la meilleure volonté, ne peut rien inspecter du tout, étant attaché par la paperasserie et la comptabilité. En bonne vérité, comment voulez-vous que ce médecin, transformé en fonctionnaire, puisse se rendre dans les postes et hôpitaux des régions excentriques de sa province ?
M. Merlin avait bien promis de remédier à une situation aussi anormale. Malheureusement, dans notre douce France, les gouverneurs passent… et M. Lebureau reste.
Le Courrier colonial

Exportations

Le vapeur Ville d’Arras a embarqué dans notre port les marchandises suivantes :
Pour Marseille : 590 956 kilos de viandes frigorifiés, 93 268 kilos de cuirs salés, 327 866 kilos de cuirs arséniqués.
Le Tamatave




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