D’aucuns affirment, à tort ou à raison, que
l’Administration, par sa façon de prélever l’impôt sur les Antaimoros, est la
cause principale de l’instabilité de cette main-d’œuvre.
Nous avons déjà fait diverses fois allusion à cette
situation.
Il existe cependant un remède simple et qui consiste dans
l’unification de l’impôt perçu par les diverses provinces.
Ce moyen n’est pas nouveau et les colons ont réclamé à
plusieurs reprises son application.
Pour ne pas payer 21 f. 50 à la Côte-Est, après un
séjour d’un an, l’économe Antaimoro s’empresse de regagner sa province
d’origine où il ne paye que 10 francs.
D’où, pour l’employeur, perte de plusieurs mois, en
admettant même que l’Antaimoro prenne la peine de revenir !
Continuer, d’autre part, à faire payer 10 francs à l’un
de ces travailleurs établis à la Côte-Est, quand tout le monde autour de lui
payerait le double, constituerait une flagrante injustice.
Il n’y a donc bien qu’une solution : l’unification de
l’impôt dans toutes les provinces.
On s’explique assez mal, d’ailleurs, que la taxe imposée à
nos sujets dans les diverses parties de l’île soit aussi variable. Il y a, dans
cette assiette tout à fait spéciale de l’impôt, quelque chose qui froisse le
sentiment de l’équité si vif chez l’indigène.
Nous n’avons pas à chercher ici si la taxe personnelle des
indigènes doit être augmentée ou diminuée. Chacune de ces mesures a de chauds
partisans et d’irréductibles adversaires.
Nous demandons simplement l’égalité pour tous et ce que nous
disons pour la taxe personnelle s’applique d’ailleurs aux prestations.
L’application de cette forme spéciale de l’impôt prestataire
prête, à Madagascar, le flanc à toutes les critiques.
Le régime prestataire est mal conçu, souvent mal appliqué,
presque toujours inégal. Il est le prétexte de toutes les concussions et de
tous les abus des petits fonctionnaires indigènes.
C’est le triomphe des embusqués.
Il faut réviser complètement ce système de répartitions des
charges auxquelles sont astreints les indigènes.
Le mauvais fonctionnement de l’impôt et des prestations
n’est-il pas la principale cause de tous les malentendus politiques et de tous
les malaises économiques ?
Le Tamatave
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