3 novembre 2017

Il y a 100 ans : Détaillants roublards

Nos confrères de la Grande Île signalent que dans divers centres de la colonie des hommes jeunes et vigoureux, dont le travail devrait contribuer à la vie économique de l’île, exercent un commerce de menus comestibles.
Ils font remarquer judicieusement que ce commerce au détail (riz, manioc, patates, pommes de terre, légumes, œufs, poissons secs et autres menus comestibles avec ou sans préparation culinaire) n’avait été, jusqu’ici, imposé qu’au demi-droit de la patente en raison de ce qu’il n’était exercé que par des vieillards, des femmes et des infirmes. Mais il n’en est plus de même actuellement et nombreux sont les gaillards forts et solides demandant leurs moyens d’existence à ce commerce insignifiant qui flatte leur goût à la paresse et leur amour du petraka.
Le farniente, élevé à la hauteur d’une institution, finit par être scandaleux. On voit même des gars solides venir au zoma avec trois mangues, en vendre deux, manger la troisième et déclarer leur journée bien remplie.
Dans ces conditions, le gouvernement de la Colonie et le Conseil d’administration ont estimé qu’il y avait lieu de compléter l’article 21, par trop bienveillant, de l’arrêté du 30 octobre 1909 sur les patentes et de réserver la faveur de la réduction de cette taxe aux vieillards âgés de plus de soixante ans, aux femmes ou aux individus atteints d’infirmités les empêchant de se livrer à un autre travail.
En conséquence, un arrêté pris le 11 juin 1917 sanctionne cette modification.

Les cuirs de la Grande Île

Depuis le commencement de l’année, les cuirs semblaient, du fait de la réquisition, s’être évanouis dans la Grande Île ; il n’en arrive toujours pas de la brousse, mais Morondava en a fait un modeste envoi.
Des bruits inquiétants avaient couru, entre autres celui que l’intendance raflait tous les cuirs qu’elle trouvait. C’était exagéré ; néanmoins, elle réquisitionne sans discernement (cela se voit en France aussi) et empile son butin dans des magasins où il se détériore plutôt. Si cette détérioration est aussi grave qu’on le dit, les cuirs malgaches seront dépréciés à leur arrivée en France et ce sera le résultat le plus clair de la réquisition.

Le Courrier colonial

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