Nos confrères de la
Grande Île signalent que dans divers centres de la colonie des hommes jeunes et
vigoureux, dont le travail devrait contribuer à la vie économique de l’île,
exercent un commerce de menus comestibles.
Ils font remarquer
judicieusement que ce commerce au détail (riz, manioc, patates, pommes de
terre, légumes, œufs, poissons secs et autres menus comestibles avec ou sans
préparation culinaire) n’avait été, jusqu’ici, imposé qu’au demi-droit de la
patente en raison de ce qu’il n’était exercé que par des vieillards, des femmes
et des infirmes. Mais il n’en est plus de même actuellement et nombreux sont
les gaillards forts et solides demandant leurs moyens d’existence à ce commerce
insignifiant qui flatte leur goût à la paresse et leur amour du petraka.
Le farniente, élevé à la
hauteur d’une institution, finit par être scandaleux. On voit même des gars
solides venir au zoma avec trois mangues, en vendre deux, manger la troisième
et déclarer leur journée bien remplie.
Dans ces conditions, le
gouvernement de la Colonie et le Conseil d’administration ont estimé qu’il y
avait lieu de compléter l’article 21, par trop bienveillant, de l’arrêté
du 30 octobre 1909 sur les patentes et de réserver la faveur de la
réduction de cette taxe aux vieillards âgés de plus de soixante ans, aux femmes
ou aux individus atteints d’infirmités les empêchant de se livrer à un autre
travail.
En conséquence, un arrêté
pris le 11 juin 1917 sanctionne cette modification.
Les cuirs de la Grande Île
Depuis le commencement de
l’année, les cuirs semblaient, du fait de la réquisition, s’être évanouis dans
la Grande Île ; il n’en arrive toujours pas de la brousse, mais Morondava
en a fait un modeste envoi.
Des bruits inquiétants
avaient couru, entre autres celui que l’intendance raflait tous les cuirs
qu’elle trouvait. C’était exagéré ; néanmoins, elle réquisitionne sans
discernement (cela se voit en France aussi) et empile son butin dans des
magasins où il se détériore plutôt. Si cette détérioration est aussi grave
qu’on le dit, les cuirs malgaches seront dépréciés à leur arrivée en France et
ce sera le résultat le plus clair de la réquisition.
Le Courrier colonial
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