À Madagascar, les cours
du riz ont subi une hausse excessive provoquée surtout par l’insuffisance de la
main-d’œuvre, et peut-être aussi – mais ce n’est qu’un bruit – par certains
spéculateurs. Toujours est-il que ce renchérissement a causé une émotion
intense dans la colonie qui avait déjà vu une notable proportion de ses
disponibilités réquisitionnées par l’Intendance pour ravitailler Bourbon.
Il ne faut pas oublier
que le riz est la base de la nourriture des indigènes, et que les prix
actuellement pratiqués sont au-dessus de leurs moyens.
En présence de ce fâcheux
état de choses, les comices agricoles de la Grande Île ont préconisé divers
moyens susceptibles de remédier à la situation.
Les colons sont d’autant
plus mécontents que plusieurs milliers de travailleurs mobilisés rentrent à la
Réunion (d’aucuns en sont à leur troisième rapatriement) pour assurer la coupe
des cannes gravement compromise par l’absence de main-d’œuvre suffisante. Et les
colons disent, non sans ombre de raison, que puisque la métropole est si
prodigue de voyages pour les travailleurs réunionnais, elle pourrait bien
rendre à Madagascar quelques milliers de recrutés qui y sont encore, mais
attendent d’un moment à l’autre leur ordre de route.
On demande à la Grande
Île de surproduire pour ravitailler la France, qu’on lui en laisse au moins les
moyens.
La question des Chambres de commerce
à Madagascar
Le 15 juin dernier,
la Chambre consultative de Tananarive se réunissait pour prendre connaissance
du projet de décret transmis au ministre par le gouvernement général et tendant
à donner la personnalité civile à certaines chambres consultatives.
La Chambre consultative
de Tananarive a approuvé vivement ce projet qui correspond à des desiderata
depuis longtemps formulés ; néanmoins, le projet lui semble quelque peu
imparfait.
Le but souhaité serait,
en effet, la transformation des chambres consultatives en chambres de commerce,
avec un statut personnel, la législation régissant les chambres de commerce de
la métropole n’étant pas applicable à la Grande Île, du moins intégralement.
Le Courrier colonial
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