(Suite et fin.)
À ce sujet, le Bulletin des Renseignements coloniaux
écrit : En agriculture alimentaire, on considère que la capacité
productive d’un individu est très bonne quand il produit de quoi nourrir 200 de
ses semblables ; elle est passable au coefficient 30, médiocre à 10,
mauvaise au-dessous de ce chiffre. Or, le coefficient de l’indigène de la
région côtière, à Madagascar, est de 2 à 5 lorsqu’il est livré à lui-même. Ce
coefficient peut s’élever à 20 et atteindre même 60 si le travailleur malgache
est employé sur une exploitation bien organisée sous la direction d’Européens.
Que cette situation puisse se modifier avec le temps, cela n’est pas douteux,
mais actuellement on ne peut compter sur l’extension des cultures de villages
pour augmenter la production.
Peut-on compter au moins
sur les cultures européennes ? Les colons demeurés sur leurs terres sont,
hélas, trop peu nombreux. Il faudrait sans doute une organisation nouvelle
permettant une production intensive, immédiate, grâce à laquelle la Grande Île
pourrait fournir une surproduction de riz suffisante pour nourrir toute la
France pendant plusieurs mois. Quatre mois, six mois au plus suffisent en effet
pour obtenir une récolte de riz et 200 000 individus employés
utilement pendant deux cents jours par an donneraient un supplément de récolte
suffisant pour assurer le chargement de 250 navires.
M. Carle, directeur
de la colonisation à Madagascar, propose de soumettre les travailleurs
agricoles malgaches à la « réquisition civile » et de les organiser
en chantiers agricoles nationaux qui travailleraient sous la direction
d’Européens pris parmi les colons mobilisés ou mobilisables. Les travailleurs
indigènes recevraient un salaire suffisant pour leur nourriture.
Ajoutons que le Comice
agricole de Tananarive s’est déclaré partisan de cette combinaison et la
Commission administrative nommée pour l’étudier s’est prononcée pour la mise en
essai immédiate de ce programme.
Mais il ne suffira pas de
produire beaucoup de riz, il faudra encore le transporter ; cela ne dépend
plus de la colonie, mais de la métropole qui seule dispose ou, du moins,
devrait disposer de moyens de transport.
Le Courrier colonial
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