Puisque la France fait
appel à ses colonies, qu’elle leur demande d’intensifier leur production de
matières alimentaires, offrant à plusieurs d’entre elles d’acheter la totalité
de leurs récoltes, il serait bon de savoir dans quelles limites elle peut
compter sur elles. Il importe d’élucider cette question, de ne pas se payer de
mots afin d’éviter des désillusions fâcheuses et inévitables.
Les denrées alimentaires
les plus généralement produites, abstraction faite des contrées de l’Afrique du
Nord, sont le riz, le manioc, les légumes secs, les arachides, le sucre. (Nous
laissons de côté la viande.)
Quelles sont, pour ces
matières, les possibilités de nos diverses colonies ? L’augmentation de
production est avant tout une question de main-d’œuvre ; l’abondance de
cette main-d’œuvre, sa valeur, son rendement différant très sensiblement d’une
colonie à l’autre et même d’une région à une autre dans une même colonie ;
les méthodes qu’il conviendra d’employer pour l’utiliser, pour augmenter son
rendement habituel, seront très différentes selon qu’elles s’appliqueront à des
Asiatiques ou à des Africains. Conviendra-t-il de faire appel à l’agriculture
indigène ou à la culture européenne ? Là où l’organisation sociale est
fortement constituée, comme en Indochine, on pourra sans doute recourir à la
culture indigène sous le contrôle effectif des municipalités indigènes ;
il n’en saurait être de même sur la côte d’Afrique et à Madagascar où
l’organisation, communale est encore trop vague.
L’expérience qui vient
d’être tentée dans la Grande Île nous paraît concluante : intensifier les
cultures des villages a été tenté par deux arrêtés du
15 décembre 1916 : le résultat a été nul. Là où l’on craignait
le contrôle d’un chef de district sévère, la terre a été remuée sans qu’aucune
semence ait été plantée ; dans la majorité des cas, les villageois ont
consommé les semences qu’on leur avait fournies comme avances.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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