Les Français de la Grande
Île continuent à se plaindre de la rareté de la monnaie. À ce sujet, un de nos
correspondants nous écrit :
« Oui, les piastres
se raréfient, et cela devient inquiétant d’autant plus que si l’on fait sa
petite enquête, on croit comprendre qu’une des causes de la fuite des piastres
ou de leur ensachement dans des salaka solidement noués (ce qui revient au
même) est celle-ci : il y a quelque temps, on avait engagé les indigènes,
engagé un peu énergiquement, à payer leurs impôts en numéraire plutôt qu’en
billets.
« Naturellement, le
résultat obtenu fut tout l’envers de celui qu’on attendait : les piastres
disparurent complètement, et les indigènes se dirent, non sans bon sens, que
puisque le percepteur ne voulait pas de billets, c’est que ceux-ci ne valaient
pas grand’chose ; ils ont donc payé en papier afin de s’en débarrasser au
plus vite et mis en lieu sûr ces bonnes piastres, si honnêtes que le Trésor les
réclamait.
« Comme dit la
sagesse des nations : Dépasser le
but n’est pas l’atteindre. Les Malgaches en ont fait une fois de plus
l’expérience. »
Et puisque nous parlons
d’insuffisance de numéraire, il conviendrait peut-être de rappeler ici une idée
de notre confrère local, la Tribune de
Madagascar, qui demande qu’on fasse rentrer les 3 millions de créance
dont les Indiens sont les principaux débiteurs ; selon notre confrère, les
maisons allemandes paieraient de suite, en numéraire, et ce serait une
ressource immédiate que, suivant les circonstances et le moment, le Trésor
rembourserait à vue.
Le commerce de l’or à Madagascar
Le gouvernement de la
Grande Île avait demandé l’avis de la Chambre des Mines sur l’opportunité
d’interdire – en raison des circonstances actuelles – la vente de l’or aux
particuliers et aux bijoutiers, afin de réserver la totalité de la production
aurifère actuelle à la métropole. La Chambre des Mines a répondu dans un sens
favorable sous condition que les droits acquis des Européens seraient
sauvegardés.
Le Courrier colonial
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