20 avril 2018

Il y a 100 ans : Actualités (1)


Un journal local a publié une Lettre ouverte à M. le Gouverneur Général Merlin.
La lecture de ce papier nous a causé un peu de déception et un peu d’affliction à la fois.
Nous sommes affligés de cet exorde, qui est une charge à fond de train contre trois des Gouverneurs Généraux qui se sont succédé à Madagascar ; l’un d’eux est décédé aujourd’hui. Certes, la critique de leur œuvre est du domaine public ; mais ne convient-il pas de retenir que, aux yeux des constants observateurs que sont les Malgaches, ces trois hommes ont ici représenté la France ?
Quant au fond, nous n’avons pas trouvé dans cette Lettre un exposé réel de la situation, telle qu’elle doit être connue à l’extérieur.
Suivons simplement la division qu’a adoptée l’auteur.
1° La main-d’œuvre ; 2° La monnaie ; 3° L’alimentation.
Madagascar a envoyé à la Défense Nationale 43 000 hommes qui ont été choisis parmi les plus robustes dans toutes les tribus de la grande île. La Métropole a continué d’en demander. M. Merlin a réussi de faire comprendre au Ministère qu’il était urgent de mettre fin au recrutement : tout le monde sait cela.
M. Garbit, on aurait mauvaise grâce à l’oublier, avait appliqué une sorte de réquisition de la main-d’œuvre qui aida beaucoup les colons, notamment les exploitants de graphites. Mais qui ignore qu’en vertu des… grands principes, le Ministère ordonna de ne pas continuer ?
De tous côtés, à Madagascar, on demande l’obligation du travail ; mais le procès-verbal de l’entrevue de la délégation des corps constitués de Fianar, Ambositra et Mananjary relate que le Gouverneur Général Merlin a répondu qu’à son grand regret et dans l’état actuel des choses, il ne pouvait promettre qu’une action administrative.
De même pour la monnaie. Le procès-verbal précité relate la déclaration de M. Merlin que la frappe d’une monnaie spéciale à Madagascar nécessitait une autorisation spéciale, par une loi à obtenir du Parlement.
Au fait, en supposant que Madagascar utilise les vieux bouts de cuivre qui traînent par-ci par-là, qui peut garantir que ce nouveau billon n’irait pas rejoindre l’ancien dont la disparition n’a pas été positivement expliquée ?
(À suivre.)
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire