Un journal local a publié
une Lettre ouverte à M. le Gouverneur Général Merlin.
La lecture de ce papier
nous a causé un peu de déception et un peu d’affliction à la fois.
Nous sommes affligés de
cet exorde, qui est une charge à fond de train contre trois des Gouverneurs
Généraux qui se sont succédé à Madagascar ; l’un d’eux est décédé
aujourd’hui. Certes, la critique de leur œuvre est du domaine public ;
mais ne convient-il pas de retenir que, aux yeux des constants observateurs que
sont les Malgaches, ces trois hommes ont ici représenté la France ?
Quant au fond, nous
n’avons pas trouvé dans cette Lettre un exposé réel de la situation, telle
qu’elle doit être connue à l’extérieur.
Suivons simplement la
division qu’a adoptée l’auteur.
1° La
main-d’œuvre ; 2° La monnaie ; 3° L’alimentation.
Madagascar a envoyé à la
Défense Nationale 43 000 hommes qui ont été choisis parmi les plus
robustes dans toutes les tribus de la grande île. La Métropole a continué d’en
demander. M. Merlin a réussi de faire comprendre au Ministère qu’il était
urgent de mettre fin au recrutement : tout le monde sait cela.
M. Garbit, on aurait
mauvaise grâce à l’oublier, avait appliqué une sorte de réquisition de la
main-d’œuvre qui aida beaucoup les colons, notamment les exploitants de
graphites. Mais qui ignore qu’en vertu des… grands principes, le Ministère
ordonna de ne pas continuer ?
De tous côtés, à
Madagascar, on demande l’obligation du travail ; mais le procès-verbal de
l’entrevue de la délégation des corps constitués de Fianar, Ambositra et
Mananjary relate que le Gouverneur Général Merlin a répondu qu’à son grand
regret et dans l’état actuel des choses, il ne pouvait promettre qu’une action
administrative.
De même pour la monnaie.
Le procès-verbal précité relate la déclaration de M. Merlin que la frappe
d’une monnaie spéciale à Madagascar nécessitait une autorisation spéciale, par
une loi à obtenir du Parlement.
Au fait, en supposant que
Madagascar utilise les vieux bouts de cuivre qui traînent par-ci par-là, qui
peut garantir que ce nouveau billon n’irait pas rejoindre l’ancien dont la
disparition n’a pas été positivement expliquée ?
(À suivre.)
Le Tamatave
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