On sait le développement
que la sériciculture a pris dans la Grande Île depuis que nous nous y sommes
installés.
Chargé de réorganiser ce
service dans le centre de notre grande colonie de l’océan Indien,
M. Fauchère a eu l’amabilité de nous communiquer les observations qu’il
lui a été donné de recueillir.
C’est ainsi que les races
de Séricaria mori originaires de
l’Europe méridionale introduites dans la colonie, et qui ne procréaient qu’une
fois par an, donnent aujourd’hui six générations après un acclimatement de deux
années.
On croyait couramment que
les races polyvoltines donnaient des récoltes inférieures en quantité et en
qualité. M. Fauchère a pu se convaincre qu’ainsi acclimatées, ces races fournissaient
des cocons identiques aux races restées monovoltines. Au surplus, tandis que
les œufs de ces dernières doivent être hibernés pour éclore régulièrement, ceux
des vers devenus polyvoltins éclosent naturellement douze ou treize jours après
la ponte, sans que l’intervention du froid soit nécessaire ; elle serait
plutôt nuisible car les œufs exposés par M. Fauchère dans des chambres à
5 degrés au-dessus n’éclosaient pas normalement.
Comme en Europe, les vers
à soie de Madagascar sont sujets à plusieurs maladies, notamment la pébrine, ce
terrible ennemi du sériciculteur madécasse ; la pébrine s’aggrave dans les
régions tropicales du fait que les générations d’insectes se succèdent sans
arrêt durant toute l’année et un peu aussi par l’insouciance des éleveurs.
Dans le but de remédier à
ce grave inconvénient, M. Fauchère s’est livré à des recherches qui l’ont
rassuré.
La transmissibilité de la
pébrine est plus difficile qu’on croit, et en élevant des vers à soie par
familles séparées, il put obtenir dans le même local des familles presque
complètement indemnes, alors que les familles voisines étaient presque toutes
contaminées.
Ce système d’élevage a
donné toute satisfaction à notre entomologiste puisqu’il en a fait sa règle
pour la production de la graine à la
station séricicole de Nanisana, près Tananarive, perfectionnant seulement le
système de grainage cellulaire adopté en Europe, pour l’adapter aux conditions
de la sériciculture tropicale.
Ajoutons, en terminant,
que les observations de M. Fauchère ne concernent uniquement que le séricaria mori.
Le Courrier colonial
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