10 avril 2018

Il y a 100 ans : C’est peut-être une explication


Dans un de nos derniers numéros, en parlant des indigènes malgaches qui repoussaient le papier-monnaie, nous signalions la raréfaction constante de la piastre, c’est-à-dire de la pièce de cent sous.
Notre confrère le Tamatave raconte une histoire qui expliquerait, au moins pour une part, le mystère de cette volatilisation.
Un indigène, à qui on avait volé sa malle, dut faire la déclaration de son contenu au magistrat instructeur et dit qu’outre ses effets, elle renfermait 1 500 francs en pièces de 5 francs.
Curieux par métier, le juge demanda au volé comment il avait en sa possession cette somme d’argent et le Malgache, tout penaud, lui confia son secret.
Il se procurait ces pièces de 5 francs grâce à des rabatteurs à qui il faisait une petite remise, puis il les revendait avec 10 % de bénéfice ; la différence entre le prix d’achat et le prix de vente constituait son profit.
Un jour vint où ses occupations ne permirent plus à ce naïf boursier de continuer son agiotage et il passa la suite de ses affaires à un autre indigène qui prit 20 % de commission, jugeant impossible de s’en sortir à moins !
Notre confrère ajoute que le magistrat a dressé procès-verbal contre ces deux trafiquants de monnaie.

Le bassin de radoub de Diégo-Suarez

Les journaux de Madagascar constatent avec enthousiasme le succès du bassin de radoub de Diégo-Suarez dont certains prévoyaient la faillite ; on l’avait dit inachevable et lorsqu’en 1916, le Gouvernement général manifesta la volonté de le terminer, quelques-uns crièrent à l’argent perdu.
Notre confrère, la Tribune, ne cache pas sa satisfaction et énumère complaisamment les navires qui, en novembre, ont passé au bassin. Ce fut d’abord un grand cargo anglais, en charge sur la côte Est, qui vint y faire « une grande toilette », puis le Bagdad, cruellement éventré dans la baie d’Antongil, qui vint s’y faire réparer. « D’autres navires, écrit notre confrère, y avaient pris leurs numéros. »
M. Garbit, à qui revient l’honneur d’avoir réalisé cette œuvre, peut en être fier ; le bassin de radoub de Diégo-Suarez est maintenant connu et apprécié des navigateurs, ce qui prouve que pour réaliser un travail, il suffit simplement de savoir vouloir.
Le Courrier colonial


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire