Dans un de nos derniers
numéros, en parlant des indigènes malgaches qui repoussaient le papier-monnaie,
nous signalions la raréfaction constante de la piastre, c’est-à-dire de la
pièce de cent sous.
Notre confrère le Tamatave raconte une histoire qui
expliquerait, au moins pour une part, le mystère de cette volatilisation.
Un indigène, à qui on
avait volé sa malle, dut faire la déclaration de son contenu au magistrat
instructeur et dit qu’outre ses effets, elle renfermait 1 500 francs en pièces de 5 francs.
Curieux par métier, le
juge demanda au volé comment il avait en sa possession cette somme d’argent et
le Malgache, tout penaud, lui confia son secret.
Il se procurait ces
pièces de 5 francs grâce à des rabatteurs à qui il faisait une petite
remise, puis il les revendait avec 10 % de bénéfice ; la différence
entre le prix d’achat et le prix de vente constituait son profit.
Un jour vint où ses
occupations ne permirent plus à ce naïf boursier de continuer son agiotage et
il passa la suite de ses affaires à un autre indigène qui prit 20 % de
commission, jugeant impossible de s’en sortir à moins !
Notre confrère ajoute que
le magistrat a dressé procès-verbal contre ces deux trafiquants de monnaie.
Le bassin de radoub de Diégo-Suarez
Les journaux de
Madagascar constatent avec enthousiasme le succès du bassin de radoub de
Diégo-Suarez dont certains prévoyaient la faillite ; on l’avait dit
inachevable et lorsqu’en 1916, le Gouvernement général manifesta la volonté de
le terminer, quelques-uns crièrent à l’argent perdu.
Notre confrère, la Tribune, ne cache pas sa satisfaction et
énumère complaisamment les navires qui, en novembre, ont passé au bassin. Ce
fut d’abord un grand cargo anglais, en charge sur la côte Est, qui vint y faire
« une grande toilette », puis le Bagdad,
cruellement éventré dans la baie d’Antongil, qui vint s’y faire réparer.
« D’autres navires, écrit notre confrère, y avaient pris leurs
numéros. »
M. Garbit, à qui
revient l’honneur d’avoir réalisé cette œuvre, peut en être fier ; le
bassin de radoub de Diégo-Suarez est maintenant connu et apprécié des
navigateurs, ce qui prouve que pour réaliser un travail, il suffit simplement
de savoir vouloir.
Le Courrier colonial
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