27 avril 2018

Il y a 100 ans : Soins mutuels


On sait qu’en faisant la conquête de la Grande Île, nous n’avons pas apporté seulement la civilisation aux indigènes mais aussi la chique ou puce pénétrante, que des tirailleurs ont amenée du Sénégal.
Or, il paraît que cette chique est l’unique cause du spectacle que donnent, dans les villes, les bourjanes se livrant aux douceurs du farniente. S’ils font petroka, c’est uniquement pour qu’ils « s’échiquent » mutuellement les pieds le long des trottoirs sur lesquels ils éparpillent malheureusement les œufs du redoutable insecte.
Cependant, le remède serait simple : la chique n’étant pas indigène, le service sanitaire devrait aviser à la supprimer ou tout au moins à la rendre plus rare. Il suffirait que les agents indigènes se montrassent un peu plus actifs, et qu’on installât des dispensaires ad hoc dans certains quartiers où les Malgaches, hommes, femmes et enfants, seraient d’abord échiqués selon les règles, puis dotés de topiques préservatifs dont la formule est bien connue, qui empêcheraient le retour du mal.
Après, s’il se trouvait encore des petroqueurs, il serait facile de les utiliser plus congrument ; on manque de main-d’œuvre dans la Grande Île.

Des œuvres de Ralambo

Dans la Grande Île, à Analalava, il a été vendu récemment, au profit des œuvres de guerre, quatre portraits en pied et de grandeur naturelle du général Gallieni, dus au pinceau de l’artiste malgache Ralambo, bien connu en Émyrne.
Le Courrier colonial

Le riz

Cette denrée de première nécessité manquant complètement sur place se vend à des prix exorbitants.
Ainsi, hier, une vente de riz à l’encan aux Magasins Généraux a atteint le prix de 1 020 fr. la tonne, ce qui revient à 1 fr. 02 le kilo.
On attend avec impatience l’arrivée du Louqsor qui doit nous en apporter.
Tout ce riz a été réquisitionné. Nous ne connaissons pas les conditions dans lesquelles cette réquisition a été effectuée. Mais à notre avis il nous apparaît qu’une mesure de ce genre devrait non pas s’appliquer à certains centres producteurs, ou à certains chargements, mais être généralisée.
La seule façon logique du moins d’enrayer la spéculation dont tout le monde se plaint est de réquisitionner le riz de la nouvelle récolte dans tous les centres producteurs.
Nous reviendrons sur cette question.
Le Tamatave


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