Toutes les Sociétés de
Géographie, vraiment savantes par conséquent, à l’exclusion de celles de
Bochie, sont saisies de la question de fixer l’étymologie de certaines îles de
la mer.
Notamment, notre îlot
tamatavien, célèbre dans nos fastes maritimes, a l’honneur de se faire arracher
leurs quatre cheveux aux vénérables docteurs de ces vénérées Sociétés.
Doit-il être appelé
l’îlot Prune ou l’île aux Prunes ? Les Boches qui y avaient été internés
en août 1914 avaient tourné la difficulté ; se rappelant
l’hospitalité large que ces bons Français leur avaient assurée à Madagascar et
considérant le long développement des côtes madécasses, ils avaient décidé
entre eux de ne plus appeler la Grande Île que l’île aux Poires !
Poire ou prune, nous
avons un îlot qui n’a guère servi jusqu’à présent qu’à naufrager les pauvres
bateaux en fugue devant la tempête.
Il s’agit de lui donner
une destination pratique autant que définitive.
J’ai pu avoir quelques
instants sous les yeux un projet préparé dans les bureaux arcanéens de l’un de
nos services les plus utiles.
Il est question
d’employer les déblais du très futur port de Tamatave à la construction d’une
îlette jumelle ; elle recevra le nom de l’île aux Dattes ou de la
Date ; après la guerre, la clique Hohenzollern sera conduite là à
perpétuité ; les pruneaux seront réservés aux mâles et les dattes aux
femelles ; comme il sera entretenu dans le canal de séparation des deux
îles une quantité de requins de l’espèce la plus vorace, pruneaux et dattes ne
pourront plus jamais communiquer ensemble.
Ainsi s’éteindra la
lignée maudite de toute l’humanité ; et ainsi se réalisera la grande
politique du président Wilson !
Le passant.
Le vola-alika à Tananarive
Le vola-alika est, quand
il y en a, délivré aux caisses publiques et aux premiers arrivants.
Ce sont des indigènes qui
se prétendent envoyés par des Européens. Il serait sage que chacun de nous
donne un bon à l’émissaire envoyé, afin d’éviter que le vola-alika ne fût
encore monopolisé par des indigènes faisant une déclaration imaginaire.
Ce sont ces bougres-là
qui détiennent la monnaie blanche. Efforçons-nous de ne point laisser l’autre
tomber entre leurs mains.
Le Tamatave
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