2 janvier 2019

Il y a 100 ans : Les colons de Madagascar se déclarent satisfaits (1)


En quinze jours le nouveau gouverneur général de Madagascar s’est installé, a pris contact avec les chefs de service, le Conseil d’administration de la colonie, les notabilités civiles, directeurs ou chefs d’exploitation des sociétés minières, agricoles ou commerciales présents à Tananarive, s’instruisant auprès d’eux de la situation économique du pays, prenant note de leurs desiderata, et le seizième jour, au grand étonnement de tous, il montait en auto, accompagné seulement de son secrétaire et de l’inspecteur général des services agricoles pour faire sa première tournée dans les riches provinces du Sud.
Jamais, depuis le général Gallieni, si profondément regretté de la population malgache, on n’avait vu pareille activité, pareil esprit de décision. À Ambatolampy, important chef-lieu de district sur la ligne du chemin de fer en construction de Tananarive à Antsirabe, M. Schrameck a reçu aimablement les colons et les fonctionnaires qui s’étaient portés au-devant de lui, tout visité et en quelques mots a remercié la population de son accueil chaleureux.
Au kabary du gouverneur indigène qui protestait de son loyalisme, il répondit que les Malgaches pouvaient compter sur toute sa sollicitude, mais qu’il espérait que de leur côté ceux-ci, se souvenant des bienfaits de l’administration française, ne négligeraient rien pour s’en rendre dignes, notamment en apportant le concours de leur main-d’œuvre aux entreprises de colonisation qui enrichissaient le pays. Que va dire M. Augagneur ?
À Ambositra il prit immédiatement contact avec les anciens membres de la Chambre consultative et du Comice agricole, et promit d’examiner soigneusement leurs revendications au sujet de la suppression récente de ces deux assemblées. Il assista à un vin d’honneur où lui furent nettement exposés par M. Pachoud les desiderata des colons. Il y répondit simplement, brièvement, en homme qui connait déjà le pays, donnant à tous l’impression qu’on avait enfin un chef, sur lequel on pouvait compter, en vue de l’essor à donner à la colonie.
(À suivre.)
Un Galliéniste.
Le Courrier colonial
                                                                                                                 

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 78 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire