En quinze jours le nouveau gouverneur général de Madagascar s’est
installé, a pris contact avec les chefs de service, le Conseil d’administration
de la colonie, les notabilités civiles, directeurs ou chefs d’exploitation des
sociétés minières, agricoles ou commerciales présents à Tananarive, s’instruisant
auprès d’eux de la situation économique du pays, prenant note de leurs
desiderata, et le seizième jour, au grand étonnement de tous, il montait en
auto, accompagné seulement de son secrétaire et de l’inspecteur général des
services agricoles pour faire sa première tournée dans les riches provinces du
Sud.
Jamais, depuis le général Gallieni, si profondément regretté de
la population malgache, on n’avait vu pareille activité, pareil esprit de
décision. À Ambatolampy, important chef-lieu de district sur la ligne du chemin
de fer en construction de Tananarive à Antsirabe, M. Schrameck a reçu
aimablement les colons et les fonctionnaires qui s’étaient portés au-devant de
lui, tout visité et en quelques mots a remercié la population de son accueil
chaleureux.
Au kabary du gouverneur indigène qui protestait de son loyalisme,
il répondit que les Malgaches pouvaient compter sur toute sa sollicitude, mais
qu’il espérait que de leur côté ceux-ci, se souvenant des bienfaits de l’administration
française, ne négligeraient rien pour s’en rendre dignes, notamment en
apportant le concours de leur main-d’œuvre aux entreprises de colonisation qui
enrichissaient le pays. Que va dire M. Augagneur ?
À Ambositra il prit immédiatement contact avec les anciens
membres de la Chambre consultative et du Comice agricole, et promit d’examiner
soigneusement leurs revendications au sujet de la suppression récente de ces
deux assemblées. Il assista à un vin d’honneur où lui furent nettement exposés
par M. Pachoud les desiderata des colons. Il y répondit simplement, brièvement,
en homme qui connait déjà le pays, donnant à tous l’impression qu’on avait
enfin un chef, sur lequel on pouvait compter, en vue de l’essor à donner à la
colonie.
(À suivre.)
Un Galliéniste.
Le Courrier colonial
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