3 janvier 2019

Il y a 100 ans : Les colons de Madagascar se déclarent satisfaits (2)


(Suite.)
Après avoir visité les importants vignobles de M. Du Cor Duprat et des frères de Sainte-Anne, il quittait Ambositra pour Ambohimahasoa, s’arrêtant en cours de route à la concession de M. Ferré, et se faisant présenter chez M. Delmotte les beaux troupeaux de moutons dont ce colon a amélioré la race et qu’il élève à la française sur sa propriété.
Après une halte à Ambohimahasoa, à Itanadiana, il arrivait à Mananjary, où il était salué par la Colonie européenne et les planteurs des environs, puis, sous une pluie battante, il visitait les plantations voisines, l’importante féculerie de M. Lurat, celle de M. Venot, les domaines de Tsaravary, la magnifique plantation de café de M. Paris, déjeunait à Tsiatosika et se rendait sur les propriétés de la Compagnie lyonnaise. La ferme d’Ambalakondro avec sa bergerie, sa porcherie, sa laiterie, retint longuement son attention. Il s’intéressa particulièrement aux troupeaux de moutons à laine, obtenus par croisement de brebis malgaches avec quelques béliers importés d’Europe. Il s’extasia sur la beauté de la nouvelle race, déjà parfaitement acclimatée, qui permettra peut-être de résoudre à brève échéance un des plus importants problèmes de la vie économique de Madagascar.
La vue des beaux troupeaux qu’il avait devant lui, leur acclimatement et leur accroissement rapide lui suggérèrent l’idée que là était peut-être la solution la plus simple pour parer à la crise de dépopulation qui sévissait si cruellement dans le pays. Il fallait au plus tôt doter chaque agglomération d’un certain nombre de bêtes à laine, en intensifier l’élevage de façon à produire rapidement la matière première qui permettrait aux habitants de fabriquer le tissu protecteur contre les intempéries des saisons. Toutes les femmes des Hauts Plateaux savent plus ou moins carder et filer la soie, la tisser avec un métier rudimentaire, et s’en faire des vêtements légers : elles ne seraient pas embarrassées pour carder et tisser la laine et fabriquer des chauds et solides vêtements d’hiver.
 (À suivre.)
Un Galliéniste.
Le Courrier colonial




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