(Suite et fin.)
Ou bien ont-ils pensé que, conviés, ces colons mauvais
patriotes s’étaient abstenus alors que les Malgaches avaient répondu avec
empressement ?
Ou pis encore ont-ils pensé que, après tout, cette victoire
pouvait n’être pas aussi définitive, aussi éclatante qu’on voulait bien le leur
dire, puisque de tous ces Français qui auraient dû leur donner l’exemple, une
partie semblaient rester indifférents, soit que l’on n’ait pas jugé qu’il
valait la peine de les déranger, soit qu’ils eussent jugé inutile de se
déranger pour si peu ?
Quel que soit leur point de vue, quelle que soit la cause à
laquelle ils aient attribué notre absence, n’est-elle pas faite, cette absence,
pour nous déconsidérer nous colons dans leur esprit ?
Aussi quelle que soit notre tristesse de voir une ombre si
légère soit-elle obscurcir cette heure sans pareille, nous croyons de notre
devoir, Monsieur le Gouverneur Général, de venir respectueusement, mais très
énergiquement, protester auprès de vous, contre cette façon de procéder de
l’Administration locale que nous sommes forcés de considérer comme une injure
personnelle et gratuite à nos sentiments patriotiques aussi bien que comme un
moyen, voulu ou non, de nous déconsidérer vis-à-vis des Malgaches, enfin comme
une véritable faute capable de ternir aux yeux des indigènes de toute une
région l’éclat du triomphe de la France.
Nous vous prions d’agréer ici, Monsieur le Gouverneur
Général, l’assurance de nos sentiments très respectueux et très dévoués.
Suivent les signatures des colons :
Agron, Choix, Lemaître, Josse, Poumaroux, Focard.
La
distribution du riz
La classe prolétaire se plaint toujours, et avec raison,
qu’il faut prendre une demi-journée pour retirer le riz quotidien auquel on a
droit.
Puisque ce sont des Malgaches qui font la distribution, ne
pourrait-on pas leur adjoindre un ou deux de ces fonctionnaires malgaches qui
abondent à la mairie, leur temps n’est pas si précieux pour qu’on ne puisse pas
les affecter à ce genre de travail.
Transmis à qui de droit.
Le Tamatave
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