13 janvier 2016

Il y a 100 ans : Dans la province de Moramanga

Un de nos correspondants de la Grande Île nous écrit pour nous faire part des impressions qu’il a ressenties lors d’une promenade dans la province de Moramanga, dont il a pu apprécier l’intensité de l’évolution économique.
Il a constaté d’abord au chef-lieu de judicieux travaux d’assainissement et d’embellissement ; ces travaux n’étaient pas encore achevés lors de son passage, mais ils se poursuivaient avec une activité tout à fait rassurante ; un marigot, riche en moustiques et en émanations pestilentielles, était sur le point d’être comblé ; un monticule qui obstruait la rue de la gare avait été aplani et ses déblais servaient au comblement de la mare à moustiques.
Un marché couvert s’édifiait à Ambohimandroso, et le « bazar » existant encore devait faire place à un square coquet, traversé par un boulevard aboutissant à la route d’Anosibe-Vatomandry.
Tous ces travaux sont exécutés par la main-d’œuvre pénale, les prestataires et la coopérative des artisans du Fokolona ; et d’après des plans conçus par l’administration locale, sans aucune assistance d’agents techniques.
En même temps, la Compagnie du lac Alaotra fait construire un beau bâtiment en pierre devant servir d’annexe au restaurant de la Compagnie.
Bref, la voirie met tous ses soins à exécuter la mise en viabilité de cet intéressant district de Madagascar.

Le repos hebdomadaire

Ayant à donner son avis sur l’application éventuelle de la loi sur le repos hebdomadaire dans la Grande Île, la Chambre consultative de Tananarive a pensé que la mise en vigueur de cette loi, même en la spécialisant aux employés européens, risquerait de porter dommage à l’industrie et au commerce, car les employeurs n’ont pas à leur disposition un personnel technique suffisant pour assurer les roulements.
En outre, la fermeture de certains magasins ne ferait que profiter aux Chinois ou aux autres maisons n’ayant pas d’employés ; d’ailleurs, les rapports entre employeurs et employés sont plus intimes, plus cordiaux que dans la métropole, et les congés y sont accordés plus facilement.
En résumé, l’avis de la Chambre consultative est que l’application à Madagascar de la loi sur le repos hebdomadaire serait préjudiciable aux intérêts de la colonie.

Le Courrier colonial

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