(Suite.)
Là, après une
exploitation des forêts, intense et sans méthode, par des industriels dont
l’unique préoccupation était de s’enrichir au plus vite, d’immenses incendies
sont venus compléter la destruction de ces richesses forestières. Les cyclones
et les inondations ne tardèrent pas à faire sentir les effets désastreux de ce
déboisement, et les économistes jetèrent un cri d’alarme, comme ils l’avaient
déjà fait en Europe.
Le peuple américain est
foncièrement pratique. Aussitôt le mal reconnu, il s’est employé à l’enrayer et
a mis à reboiser la même activité qu’il avait apportée au déboisement.
Il a fait plus ; il
a voulu que, dans toutes les écoles des deux sexes, on inculque aux enfants
l’amour de l’arbre, après lui en avoir bien démontré l’utilité. À cet effet,
afin de fixer pratiquement cette leçon dans leur mémoire, les États-Unis ont
institué une fête des écoles, la fête de l’arbre : Arbor day. Ce jour-là, les enfants, en habits de fête, vont sur un
terrain réservé à cet effet et procèdent, chacun,
à la plantation d’un arbre, qu’ils ont à soigner pendant le reste de l’année.
Des primes sont attribuées à ceux qui ont obtenu le meilleur résultat.
Cette manière d’inculquer
aux enfants l’utilité des arbres a été adoptée par une partie de l’Amérique du
Sud, où a été instituée une fête semblable, la
fiesta del arbol. Et, aujourd’hui, notamment dans l’Uruguay et l’Argentine,
sur de vastes étendues autrefois arides, dénudées, inhospitalières, on peut
admirer de splendides forêts sous l’ombrage desquelles les malades viennent
rétablir leurs poumons fatigués.
Ici, à Madagascar, dès
notre prise de possession, le général Galliéni, colonisateur par excellence, a
été pris des mêmes préoccupations et de la même sollicitude et par des
circulaires, toutes conçues dans un excellent esprit pratique, il a donné des
instructions pour que chaque indigène, chaque habitant du sol malgache, plantât
chaque année une certaine quantité
d’arbres. Mais ici il en est des circulaires comme des feuilles d’automne,
autant en emporte le vent.
(À suivre.)
Le Tamatave
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