2 janvier 2016

Il y a 100 ans : Les tavy et le reboisement (3)

(Suite.)
Là, après une exploitation des forêts, intense et sans méthode, par des industriels dont l’unique préoccupation était de s’enrichir au plus vite, d’immenses incendies sont venus compléter la destruction de ces richesses forestières. Les cyclones et les inondations ne tardèrent pas à faire sentir les effets désastreux de ce déboisement, et les économistes jetèrent un cri d’alarme, comme ils l’avaient déjà fait en Europe.
Le peuple américain est foncièrement pratique. Aussitôt le mal reconnu, il s’est employé à l’enrayer et a mis à reboiser la même activité qu’il avait apportée au déboisement.
Il a fait plus ; il a voulu que, dans toutes les écoles des deux sexes, on inculque aux enfants l’amour de l’arbre, après lui en avoir bien démontré l’utilité. À cet effet, afin de fixer pratiquement cette leçon dans leur mémoire, les États-Unis ont institué une fête des écoles, la fête de l’arbre : Arbor day. Ce jour-là, les enfants, en habits de fête, vont sur un terrain réservé à cet effet et procèdent, chacun, à la plantation d’un arbre, qu’ils ont à soigner pendant le reste de l’année. Des primes sont attribuées à ceux qui ont obtenu le meilleur résultat.
Cette manière d’inculquer aux enfants l’utilité des arbres a été adoptée par une partie de l’Amérique du Sud, où a été instituée une fête semblable, la fiesta del arbol. Et, aujourd’hui, notamment dans l’Uruguay et l’Argentine, sur de vastes étendues autrefois arides, dénudées, inhospitalières, on peut admirer de splendides forêts sous l’ombrage desquelles les malades viennent rétablir leurs poumons fatigués.
Ici, à Madagascar, dès notre prise de possession, le général Galliéni, colonisateur par excellence, a été pris des mêmes préoccupations et de la même sollicitude et par des circulaires, toutes conçues dans un excellent esprit pratique, il a donné des instructions pour que chaque indigène, chaque habitant du sol malgache, plantât chaque année une certaine quantité d’arbres. Mais ici il en est des circulaires comme des feuilles d’automne, autant en emporte le vent.
(À suivre.)

Le Tamatave

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