Nous recevons d’un ami l’intéressante étude
ci-après dont nous recommandons la lecture :
Les forêts de la Côte Est
de Madagascar, comprises entre Tamatave au sud et Vohémar au nord, y compris la
baie d’Antongil, sont certainement les plus riches de la Colonie en bois
utilisables en France.
Elles contiennent, outre
les bois exotiques, une grande quantité d’essences susceptibles d’être
utilisées en menuiserie, ébénisterie et charpente.
Or ces forêts sont en
grande partie concédées à des forestiers qui les exploitent d’une façon
désastreuse.
Ils coupent à tort et à
travers les arbres qui leur conviennent. Pour les abattre, ils commencent à
couper tout ce qui les gêne autour des pieds ; les arbres, en tombant,
écrasent sous eux et leurs branches une quantité de baliveaux et de jeunes
pousses.
Et, qui mieux est, ils
coupent au pied de l’arbre tombé une ou deux billes seulement et laissent à
terre le reste de l’arbre et sa tête non ébranchée. Les éclats et les branches
aussi bien que la partie du tronc abandonnée étouffent les jeunes pousses et
empêchent les petits bois de monter.
Il faut compter que
chaque arbre moyen ainsi abattu étouffe et à vrai dire détruit une moyenne d’un
are de forêt.
Ces forestiers vont plus
loin ; pour faire des pièces carrées, ils abattent des arbres de 60 à
80 centimètres de circonférence à hauteur d’homme, et font fabriquer ces
pièces en place. Ordinairement, ces petits arbres sont de belle venue, ils ne
choisissent d’ailleurs que les bonnes essences et les arbres les plus droits.
Comme d’habitude, ils coupent une longueur au pied et laissent sur place le
reste et les éclats.
Ces petits arbres
pourtant sont là pour reconstituer la forêt, ces forestiers n’en tiennent aucun
cas, tirant le plus de profit possible de leur concession sans se soucier du
préjudice qu’ils causent.
Le décret forestier
actuellement en vigueur est pourtant formel et défend de couper des arbres
au-dessous de 1 m. 50 de circonférence à 1 m. 50 de
hauteur.
(À suivre.)
Le Tamatave
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